Les conseils, pour sauver la zone euro, se multiplient.
Cette fois, c'est un rapport de l'Institute for New Economic Thinking Council on the Euro Zone Crisis (ICEC), qui comprend deux conseillers du gouvernement allemand, et qui est soutenu par le financier milliardaire américain, George Soros, qui s'y colle. Mais, d'abord, l'organisation sonne l'alarme, une fois de plus.
"Nous pensons que l'Europe avance tout droit vers un désastre aux proportions inimaginables. L'impression de crise qui n'en finit pas, avec les dominos tombant les uns après les autres, doit être inversée".
L'ICEC rappelle donc que deux problèmes doivent d'abord être régler : s'occuper des coûts hérités des "défauts originels de la conception même de la zone euro", mais aussi réparer la structure même du bloc.
Les dix-sept économistes qui ont signé le rapport appellent donc, comme beaucoup d'autres, à une mutualisation partielle de la dette, mais aussi à la création d'une sorte de gardien financier supranational qui pourrait donc passer outre les décisions des Etats.
Autres idées : que la Banque centrale européenne ne soit qu'un dernier recours pour les états qui font des demandes de prêts. Selon ce groupe d'économistes, le mécanisme européen de stabilité (MES) doit en effet jouer ce rôle, et non la BCE. Le dispositif de gestion des crises financières de la zone euro devrait donc avoir une licence bancaire conséquente, ce que refuse la BCE.
L'ICEC rappelle par ailleurs que les pays endettés et les autres doivent trouver au plus vite une solution, adopter un plan qui conviendra aussi bien aux marchés qu'aux populations. Pour cela, les états devraient se rappeler qu'il est de l'intérêt de tous de résoudre la crise. Selon eux, en l'absence d'un effort de tous les Etats européens, la zone euro se désintégrera rapidement. "Résoudre la crise actuelle, c'est du gagnant-gagnant pour les pays créditeurs et les pays en dettes. Mais le manque de confiance entre créditeurs et débiteurs entravent les pays européens qui n'arrivent pas à trouver des solutions qui bénéficieront à tout le monde".
Les économistes de l'ICEC estiment, en effet, que les décisions prises au sommet fin juin ne vont pas assez loin du tout, et recommandent donc de toute urgence des mesures à court-terme, notamment un soutien accru de la demande dans la zone euro par les pays qui connaissent un surplus fiscal. S'ils réclament des solutions à court-terme, les 17 économistes européens de premier plan n'oublient pas qu'il est impossible de s'attaquer aux problèmes traditionnels sans l'engagement véritable visant à repenser le système à long terme.
Des solutions déjà proposées par d'autres économistes, qui se heurtent toutefois toujours au gouvernement allemand, qui a pourtant beaucoup à perdre de cette crise.
Des instituts d'économie allemands estiment toutefois que si la Grèce quittait la zone euro, l'Allemagne devrait essuyer une perte de près de 82 milliards d'euros, 7 milliards de moins que si la Grèce restait au sein de cette zone économique, un scénario de moins en moins probable.
Les économistes de la banque américaine Citi ont, en effet, déclaré, ce jeudi, que la sortie de la Grèce de la zone euro aurait, désormais, 90% de chances d'arriver.
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