Les banquiers qui ont commis des délits financiers doivent en répondre devant des tribunaux, a estimé samedi le ministre britannique de la Justice Ken Clarke, alors qu'une nouvelle série de scandales secouent la City.
"Des investigations doivent bien sûr encore être menées, mais une fois que ces enquêtes seront terminées, si des délits ont été commis, leurs auteurs devront être traduits en justice", a-t-il expliqué sur la BBC, jugeant "choquants" les comportements révélés par ces affaires.
"Nous ne traitons pas comme il le convient les délits financiers au plan judiciaire dans ce pays", a-t-il ajouté. "Je pense qu'il est plus facile de s'en tirer quand on commet un délit financier que pratiquement n'importe quel autre délit".
M. Clarke a aussi prôné un meilleur encadrement du secteur financier, soulignant que le gouvernement devrait résister aux pressions de la City.
"Il faut réfléchir à des règles plus contraignantes, comme nous avons prévu de le faire", a-t-il expliqué. "Nous devrons résister aux puissants lobbies qui vont nous dire que nous allons trop loin, que cela va nuire à la compétitivité (de la City) et autres choses du même acabit".
La banque britannique Barclays a écopé mercredi d'amendes record pour avoir tenté de manipuler des taux d'intérêt de référence définissant le prix auquel les banques se prêtent de l'argent, mais aussi indirectement ceux des crédits aux ménages et aux entreprises.
Nombreux sont ceux qui réclament la démission de son patron, Bob Diamond, symbole de tous les excès de la City avec ses bonus faramineux et ses déclarations fracassantes.
L'autorité des marchés financiers a en outre révélé vendredi des "manquements graves" de la part des quatre grandes banques du pays: Barclays encore, Royal Bank of Scotland (RBS), Lloyds et HSBC. L'affaire porte sur la commercialisation de produits financiers plus ou moins complexes à des PME.
RBS a aussi cette semaine essuyé les foudres de ses clients, après un bug informatique qui a empêché pendant plusieurs jours des millions de personnes de retirer de l'argent ou de faire des virements.
"Quelque chose est vraiment allé de travers dans le secteur bancaire britannique, et nous avons besoin de le remettre en ordre", a résumé vendredi le gouverneur de la banque d'Angleterre Mervyn King.
Le Premier ministre David Cameron a aussi réclamé des enquêtes approfondies sur les récents scandales, pour que les responsables rendent des comptes.
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