Dans la crise globale la dette de l’Europe n’en est qu’une partie. Les dettes japonaises ou américaines sont largement supérieures, mais les dettes privées des ménages et des entreprises sont encore très supérieures aux dettes publiques. La croissance du capital se construit sur toujours plus d’endettement, et donc plus de dettes. Cette logique d’endettement nous mène à une impasse économique et sociale.
C’est l’échec des politiques de relance conduites par les Etats pour protéger ce système dont le moteur est la course au profit privé du capital, ce système qui permet aux plus riches de s’enrichir indéfiniment aux dépends des peuples. La poursuite de ce modèle ne peut que nous mener vers une catastrophe annoncée. Ces dettes ne sont pas les nôtres, ce n’est donc pas à nous de les payer ni d’en subir les conséquences.
Les entreprises recherchent la main d’œuvre la moins chère possible pour rémunérer le plus grâcement possible leurs actionnaires. Pour cela elles suppriment massivement des emplois, ce qui a un effet négatif sur la consommation des ménages et donc de la croissance. Le résultat est un chômage et une précarité qui explosent, ainsi que la destruction des services publics et une austérité qui conduit à des réformes comme par exemple la réforme des retraites. Jaurès disait : « le capitalisme porte en lui la guerre comme les nuées portent l’orage » et il est évident que rien, mais vraiment rien, n’arrête le capital lorsqu’il s’agit de faire du profit, et pour cela il n’hésitera pas à en faire payer le prix aux populations. C’est une fuite en avant permanente pour maintenir ce système la tête hors de l’eau.
Cette fuite en avant d’accumulation du capital est rendue plus difficile par l’intensification de la concurrence des capitalismes russe, indien, brésilien et chinois. Cette financiarisation des économies et l’accumulation de ce capital financier a aussi un caractère fictif, car les titres financiers qui s’amoncellent correspondent à des reconnaissances de dettes qui ne pourront jamais être honorées. Il y a déconnexion complète entre la croissance rapide des marchés financiers et la croissance bien plus lente des productions de marchandises. Seulement 5% des énormes sommes qui sont échangées chaque jour à la bourse vont vers l’économie réelle.
Le capitalisme a un besoin permanent de croissance, car ce système est basé sur l’accumulation des profits. Pour croitre sans cesse, le capitalisme a besoin de toujours plus de crédits, et donc de toujours plus de dettes. Cette logique d’endettement croissant pour pouvoir faire fonctionner cette machine infernale conduit à une impasse économique et sociale totale. Le capitalisme est en crise, et il utilise tous les moyens pour en faire payer la note aux populations.
Les intérêts des peuples sont antagonistes de ceux de la minorité qui aujourd’hui tient entre ses mains le pouvoir économique, financier, politique, et qui contrôle tous les principaux moyens d’information. L’évolution du capitalisme ne marie pas harmonieusement démocratie et marché comme nous le vantent tant d’idéologues libéraux. En plus de la contradiction capital/travail, la phase actuelle du capitalisme se trouve traversée par une contradiction capital/démocratie.
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