mercredi 15 mai 2013

Sa politique fiscale met la France en récession, Bercy cherche un pilote



Douze mois après son arrivée à Bercy, Pierre Moscovici a alourdi la facture fiscale des ménages de 20 milliards d’euros en plongeant l’économie française dans la récession ainsi que l’Insee l’a confirmé ce mercredi 15 mai.

Même si son fils est embringué dans une vilaine affaire,  Laurent Fabius est un des rares poids lourds de l’équipe gouvernementale sur lesquels François Hollande peut s’appuyer. Il a profité d’un passage sur RTL pour spécifier que Bercy a « besoin d’un patron » et qu’il le fournira, si d’aventure, il était appelé à Matignon.

Ces déclarations font suite aux commentaires de Ségolène Royal sur les tiraillements récurrents à Bercy.

Sept ministres s’y bousculent : Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg chargé du Redressement productif, Bernard Cazeneuve au Budget, Nicole Bricq ministre du Commerce extérieur, Fleur Pellerin à l’Economie numérique, Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme) et Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire, Consommation).

Dans un tel sérail, les confrontations d’égo sont inévitables.

Moscovici sur un siège éjectable

L’idée que Pierre Moscovici soit assis sur un siège éjectable n’est plus un tabou. Y compris pour l’intéressé. Certains de ses collaborateurs estiment que son cuir n’est pas assez épais pour résister aux salves qui le frappent depuis des semaines.

Surnommé « dormeur » par certains négociateurs européens qui l’auraient vu piquer du nez lors d’une discussion marathon sur Chypre, il a été désigné « salopard » officiel du gouvernement par le secrétaire national du Front de gauche.

Puis mis en cause par Jean-Luc Mélenchon avant d’être malaxé par les conséquences de l’affaire Cahuzac qu’il fréquentait aussi en maçonnerie. On le dit aujourd’hui fatigué.

Avec Pierre Moscovici c’est tout le bilan économique d’une année de politique économique qui vacille. Et quel bilan !

La France officiellement en récession

Lors de sa première conférence de presse à Bercy, voici un an, l’ancien directeur de campagne du chef de l’Etat cognait fort sur le gouvernement Fillon en épinglant son bilan en matière d’emploi, d’alourdissement du déficit public et de perte de crédibilité européenne.

Un an plus tard, le nouveau locataire de Bercy, n’a amélioré aucun de ces paramètres. Sans doute en raison d’une crise dont il n’était plus possible de sous-estimer les effets. Mais aussi, parce qu’avec 30 milliards d’euros d’impôts en plus, dont 20 milliards à la charge des ménages, le gouvernement a sabré la reprise.

La France est entrée en récession « officielle » le mercredi 15 mai avec un recul de 0,2% du produit intérieur brut au premier trimestre 2013.

Ce tassement  suit  la contraction d’ampleur équivalente du dernier trimestre 2012. Ecorné par la fiscalité et la crise, le pouvoir d’achat des ménages a fléchi de 0,9% en 2012 et la hausse de la TVA provoquera de nouveaux dégâts en 2014 !

- Chômage : les incantations sur l’inflexion de la courbe du chômage se multiplient pendant qu’il continue à monter. Il atteint désormais 10,6 % de la population active et devrait culminer 10,9 % en 2014, selon les dernières prévisions de la Commission européenne, publiées en mai.

Pendant ce temps les plans sociaux se multiplient. Quelques dossiers défendus ont été saisis au vol par Arnaud Montebourg. Florange, Mittal, Dailymotion, les empoignades ont défrayé la chronique.

Pour parer aux coups, Pierre Moscovici affirme que son bilan économique s’améliorera avec le temps grâce aux effets du pacte national pour la croissance, et du crédit d’impôt pour la compétitivité.

Il promet aussi une amélioration liée aux interventions de la Banque Publique d’Investissement.

En attendant, les salariés français vont pouvoir débloquer les fonds acquis au titre de la participation et de l’intéressement dès juillet 2013. On pouvait rêver mieux en matière de hausse du pouvoir d’achat !

- Déficit : Tous comptes faits, le déficit de la France devrait se situer à 3,9% en 2013. Il est à des lieux de l’objectif de 3% du PIB qui devait normalement justifier les 20 milliards d’impôts supplémentaires imposés aux ménages.

Toute cette saignée fiscale n’aura finalement servi qu’à tuer le pouvoir d’achat des classes moyennes.

Le choc a été tel que près d’un Français sur deux estime légitime de frauder le fisc pour préserver sa famille ou son entreprise. selon un sondage publié par Economiematin.fr.

« L’austérité, c’est fini, le sérieux continue » a assuré Pierre Moscovici en apprenant que la Commission européenne accordait 2 ans de plus à la France pour ramener son déficit dans les clous.

Ces 2 ans ont été gagnés moyennant des promesses d’économies. La réforme des retraites va être menée au pas de course pour rassurer Bruxelles. Et il faudra bientôt boucler un budget 2014 bâtit sur une hypothèse de croissance de + 0,8%, hors de portée selon l’avis d’une majorité d’économistes.

- Europe : En installant son équipe, Pierre Moscovici affirmait qu’il allait creuser le sillon européen. En fait de sillon, Pierre Moscovici a creusé une tranchée entre Paris et Berlin.

La guéguerre atteint un tel acmé que la presse italienne a estimé que la rencontre du 3 mai 2013 entre François Hollande et Enrico Letta, nouveau président du Conseil, n’avait d’autre but que de comploter contre l’Allemagne !

La pression est assez forte que Berlin ait été forcé de calmer le jeu. La « relation franco-allemande est essentielle pour nous » a rappelé Angela Merkel en début de semaine.

Creuser le sillon européen ? Dans sa dernière étude, le PewResearch Center estime qu’aucun pays n’est aussi démotivé et désillusionné que la France quant à la construction européenne.

Près de 8 Français sur 10 interrogés (77%) affirment même que l’intégration économique européenne a détérioré la conjoncture. Aujourd’hui les Français tournent le dos à l’Allemagne pour s’identifier à l’Italie, Espagne, et Grèce, des pays faillis !

D’un côté, on trouve l’Europe du Nord (Allemagne, Finlande, Hollande…) et de l’autre, une Europe du Sud préférant la fuite en avant à la nécessité de se réformer.

L’Europe est-elle en train de devenir un vaisseau sans capitaine ? La moitié des Britanniques se prononceraient pour une sortie de l’Union européenne si un référendum sur ce sujet était organisé dès maintenant, selon un sondage publié lundi par le Financial Times en février dernier.

Les Français sont aussi de cet avis. Encourageant, non ?

DL

vendredi 3 mai 2013

Non, la Chine ne pille pas l’Afrique !



Une base de données a récemment révélé les détails de l’aide financière de la Chine à l’Afrique, contredisant l’hypothèse selon laquelle l’Empire céleste tirerait profit sans donner de contreparties à ses partenaires de l’extraction des ressources et des projets liés aux travaux d’infrastructures. 
  
La base de données en question a été rendue publique par le Center for global Development and Aid Data de Washington. Elle recense pas moins de 1.673 projets financiers chinois dans une cinquantaine de pays africains pour la période allant de 2000 à 2011, le tout pour un montant avoisinant les 75 milliards de dollars. Le centre a également produit différents documents comportant même une carte interactive apportant toutes les informations sur les différents projets chinois en Afrique.  
  
« La Chine affirme que ses activités relèvent du secret d’État, et ce projet est une tentative de lever un peu le voile sur ce qui se passe réellement », a déclaré le créateur de la base de données, Andreas Fuchs, sur Reuters
  
Pékin a souvent été l’objet de critiques de la part de l’opinion publique mondiale et a plus d’une fois été accusé d’exploiter l’Afrique en raison de ses ressources naturelles tout en apportant son soutien aux régimes corrompus… des tactiques que l’Occident a du reste utilisées à maintes reprises aux cours des dernières décennies. Mais la Chine a répondu à ses détracteurs en mettant en avant que ses relations avec l’Afrique étaient systématiquement basées sur des rapports d’égal à égal. La base de données du Center for global Development and AidData apporte un nouvel éclairage sur l’aide économique chinoise : la Chine a largement contribué à développer sur le continent africain le secteur de la santé ou celui de la société civile. On dénombre ainsi 149 projets dans le secteur sanitaire pour un montant de 674 millions de dollars et 133 projets d’aides directes au développement pour un montant de 70 millions de dollars. 
  
La coopération économique entre la Chine et l’Afrique a contribué à plus de 20 % de la croissance des pays africains au cours des treize dernières années, a annoncé le 19 avril 2013 la porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, madame Hua Chunying
  
M. Yang Jiechi, ministre chinois des affaires étrangères, a appelé quant à lui le 9 mars 2013 à davantage d’échanges et moins de soupçons et d’accusations vis-à-vis de la coopération entre la Chine et les pays africains. « Si tu veux marcher vite, marche seul ; si tu veux marcher loin, marchons ensemble », a cité M. Yang Jiechi en rappelant un proverbe africain pour souligner l’importance de la coopération avec l’Afrique. 
  
Capitaine Martin 
  

jeudi 2 mai 2013

Nicolas Maduro : l'Europe risque l'explosion



Les pays européens doivent tenir compte des risques d'une explosion politique sous l'effet de la situation économique, a déclaré le président du Venezuela Nicolas Maduro dans un entretien au Monde.

« Ce qui se passe en Europe en ce moment rappelle ce qu'a traversé notre région dans les années 1990: tous les indicateurs sociaux reculaient et cela a amené à des explosions politiques, des révolutions », a déclaré Nicolas Maduro. « L'Europe devrait prendre garde », a-t-il ajouté.

dimanche 28 avril 2013

Cent Dollars un nouveau billet pourquoi ?



Dans l'indifférence générale des non initiés, La Federale Reserve a annoncé que ce nouveau billet de Cent Dollars sera mis en circulation le 8 octobre prochain.

Quelques membres du GATA, dont Bix Weir, voient dans ce nouveau billet américain un changement monétaire majeur.

Écrite en lettres d'or, une partie de la constitution originale des Etats Unis est lisible en bas à droite du billet. Or, la constitution américaine définit que l'unité monétaire de base est le Silver Dollar avec un ratio fixe pour l'or.

Une partie du billet est gravée couleur or : la Liberty Bell et le chiffre 100

La partie gauche du billet est restée dans la lignée des billets précédents de monnaie fiduciaire alors que la partie droite semble vouloir évoquer un étalon or.

Ce serait donc une monnaie de transition… ce qui irait dans le sens d'un scénario évoqué par l'une de nos sources, il y a quelques années, d'une réforme monétaire en deux temps.

Pour mémoire, dans ce premier temps, l'or serait revalorisé aux alentours de 3500-4000$, l'argent probablement vers 150-175$... mais cette dévaluation et monétisation des dettes sera (volontairement) insuffisante pour régler durablement les problèmes. De ce fait, après une courte période de stabilité, qui avait alors été évaluée à 18 mois ou deux ans, la confiance se désagrège et les monnaies sont détruites par une hyperinflation sévère (2016).

L'hyperinflation du Dollar, ancienne monnaie des échanges internationaux, entraine un phénomène similaire pour toutes les monnaies fiduciaires de la planète. Etudiez ce qui s'est passé à Weimar pour comprendre ce que cela veut dire. C'est avant tout une très grande misère généralisée, qui vont générer des désordres sociaux et un basculement vers des gouvernements totalitaires. Pour que ces désordres monétaires amènent à la guerre, il n'y a qu'un pas.

Dans un deuxième temps, après un apaisement des relations internationales, une nouvelle réforme monétaire brutale devait amener l'or à un niveau beaucoup plus élevé, de l'ordre de 10 ou 15 fois sa valeur antérieure avant la phase de destruction monétaire. L'or est alors réservé à l'usage des banques centrales. L'argent, du fait de sa valeur industrielle, n'est pas cette réforme entraînant une phase de stabilité et de prospérité de 72 ans (cycle d'Armstrong).

Ce scénario a été dans les projets de l'oligarchie financière. La Chine, la Russie et leurs alliés souhaitent un passage direct au Bancor, une monnaie indexée sur un certain nombre de matières premières (or, ag, pétrole, cuivre, blé, riz .. ) qui semble beaucoup plus équitable. Pourrons nous éviter la phase de destruction monétaire, de désordre et de guerre ? L'Histoire nous le dira.

Pour l'instant, ils sont en train de dynamiter le système. Le feu d'artifice va être impressionnant. Ne soyez pas dupe des comédies politiques et des mouvements de foule, qui seront orchestrés. Concentrez vous sur la manière de protéger votre famille pendant une période difficile. Pensez qu'il vaut mieux nourrir des affamés et s'en faire des alliés plutôt que de leur tirer dessus. Pensez dés aujourd'hui qu'il vous faudra être généreux demain.

Cyrille Menthalo - expert financier et journaliste

jeudi 25 avril 2013

Plus de six millions de chômeurs en Espagne, nouveau seuil historique de 27,16%


MADRID (Espagne) - Le chômage en Espagne a encore progressé au premier trimestre 2013, atteignant le nouveau seuil historique de 27,16% avec plus de six millions de sans-emploi, alors que le pays reste plongé dans la récession.

A la fin mars, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro soumise à un effort de rigueur sans précédent, comptait 6.202.700 chômeurs, soit 237.400 personnes de plus qu'au trimestre précédent, selon les chiffres publiés jeudi par l'Institut national de la statistique.

mardi 16 avril 2013

Vers un « printemps européen » ?


Deux documents évoquant les problèmes de la politique économique, ont été portés à la connaissance du public en Europe. Le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Olli Rehn a présenté une analyse de la situation économique dans 13 pays membres de l’UE, rapportent les médias. L’Organisation internationale du Travail a de son côté publié un rapport sur la situation du marché de l’emploi dans l’Union européenne. Si les sujets, auxquels sont consacrés ces deux rapports, ne sont pas nouveaux, les conclusions de leurs auteurs sont dignes d’intérêt.

Selon l’expression du journal allemand Neues Deutschland, le gouvernement espagnol a encore reçu une « douche froide ». Le commissaire Olli Rehn a exigé que l’Espagne et la Slovénie revoient en urgence leur politique économique. Les réformes en Espagne sont « défaillantes », selon lui, et elles sont excessivement lentes. Le taux de chômage a déjà atteint 26%, et 56% parmi les jeunes.

En l’occurrence, la position de Bruxelles coïncide avec l’opinion des analystes, même espagnols. Le rapport venant d’être présenté par l’Organisation internationale du Travail sise à Genève, souligne qu’à cause du taux de chômage élevé dans certains pays européens les tensions sociales risquent de s’accentuer. C’est sous la direction de l’économiste espagnol Miguel Ángel 
Malo que ce rapport a été rédigé.

Les hommes politiques européens et les experts ont de nombreuses de raisons d’être inquiets, notamment en ce qui concerne une probable explosion sociale.:

« Je crois qu’il ne faut quand-même pas s’attendre à une explosion. Mais si les motifs de préoccupation existent. Tout ne dépend pas des autorités. La croissance peut être stimulée dans une certaine mesure, mais il est impossible de la garantir au niveau administratif. A bien des égards, c’est le temps qu’il faut pour que l’économie revienne à la normale », selon Sergueï Outkine, directeur du département intégration de l’Institut russe de l’économie mondiale et des relations internationales
Ceux qui défendent les intérêts des travailleurs, par exemple Thomas Händel, eurodéputé du parti allemand Die Linke, s’opposent à la politique économique néolibérale.

« L’Europe s’obstine à suivre le cap mis sur le néo-libéralisme. Par conséquent, ce sont les autres qui profitent des avantages du libre échange, de la libre circulation des capitaux. Il s’agit cependant des questions sociales et notamment de la possibilité d’exercer un emploi décent comme objectif dans la vie. Un emploi qui tirera les gens de la pauvreté en les rendant autonomes. Voici ce que manque l’Europe aujourd’hui ».
Certains évoquent la probabilité d’un « printemps européen », écrit le magazine allemand Cicero. On constate en effet des prémices de ce « printemps », qui est politique. 

Oleg Severguine 

vendredi 12 avril 2013

" ALERTE : les comptes bancaires européens peuvent être officiellement spoliés

Michel Barnier en avait déjà parlé, désormais le projet de directive est officiellement mis en place : les comptes bancaires de plus de 100.000 euros seront mis à contribution en cas de crise bancaire. Chypre n'était donc qu'une première étape, comme nous l'avions dit."

Chypre Hands off Cyprus Anonymous #OpCyprus

lundi 8 avril 2013

"Le 13 avril 2013....STOP À L’IMPOSTURE FINANCIÈRE DES BANQUES


Nous ne voulons plus payer ce système de dettes odieuses privées et publiques qui nous asservit, entraîne des destructions écologiques, lamine les principes démocratiques et les droits sociaux, entretient les communautarismes, provoque les conflits militaires et conduit aux guerres civiles.

Nous ne voulons plus payer ni la corruption des États ni le totalitarisme des marchés boursiers qui répondent à la contestation par la coercition, avec des politiques dites sécuritaires (en réalité de surveillance et de répression policières) et appuyées de discours de plus en plus déshumanisants, ouvertement xénophobes, racistes et fascistes, à travers les bandes armées et les milices mafieuses qu’ils favorisent.

Nous disons NON !…

Lien de l'événement ou vous trouverez les villes qui se mobilisent : https://www.facebook.com/events/459217494141641/ "

lundi 1 avril 2013

Deux tiers des citoyens de Pologne ne veulent pas que leur pays passe à l’euro


La plupart des Polonais ne veulent pas que leur pays passe à l’euro. C’est ce qu’indiquent les résultats du sondage effectué par le Centre de l’étude de l’opinion publique (CBOS). 64 % des Polonais interrogés sont contre l’euro, 29 % sont pour. La majorité des personnes interrogées associe l’apparition de la nouvelle monnaie dans leur pays à une hausse des prix et à l’impossibilité d’appliquer une politique monétaire indépendante.

dimanche 31 mars 2013

Chypre au bord de l'explosion sociale



Le gouvernement chypriote promet de trouver et de punir les responsables de la crise. Les médias locaux affirment qu'au cours des cinq dernières années, les banques se trouvant au bord de la faillite, annulaient des dettes sur les prêts de plusieurs millions aux hauts fonctionnaires et politiciens.

Le peuple refuse de comprendre la logique du plan du salut, estimant que les banquiers doivent payer pour la crise. Il y a quelques jours, les manifestants ont exigé de refuser les propositions de la « troïka » des créanciers de fonds internationaux, en les qualifiant fatales. Certains analystes s'inquiètent sérieusement les émeutes, affirmant qu'un baril de poudre sous Chypre pourrait exploser à tout moment.

Reportage "belge" sur la dette publique. Est-ce que nous vivons au dessus de nos moyens ? A qui profite vraiment la dette ? Tentative de réponse.


Ce reportage explique ce qui se cache derrière l'épouvantail de la dette publique et les politiques d'austérité que les gouvernements européens présentent aux citoyens comme inévitables. Plusieurs témoins et spécialistes belges, grecs, portugais, français, irlandais lèvent l'écran de fumée et avancent une proposition concrète : un audit citoyen de la dette.

Réalisation : Yannick Bovy -- Décembre 2012 -- 28 mn.

Images additionnelles extraites des documentaires "Debtocracy" et "Catastroïka", avec l'autorisation solidaire des réalisateurs, Aris Chatzistefanou et Katerina Kitidi. www.catastroika.com

Une émission proposée par la FGTB wallonne et produite par le CEPAG.

mercredi 27 mars 2013

Chypre devrait quitter la zone euro (prix Nobel)



Dans le contexte de la crise actuelle, Chypre devrait sortir de la zone euro, a estimé mercredi le prix Nobel d'économie Paul Krugman.
"En effet, Chypre doit quitter tout de suite la zone euro. La raison est simple: rester dans l'euro signifie une dépression incroyablement dure qui se poursuivra pendant des années, alors que le pays tentera de mettre en place un nouveau secteur bancaire. En quittant la zone euro et laissant chuter sa nouvelle monnaie, Chypre accélérera cette réorganisation", a écrit M.Krugman sur son blog sur le site du New York Times.
Et de rappeler que l'Etat insulaire n'avait que deux branches destinées à l'exportation - les banques et le tourisme, le secteur bancaire ayant pratiquement cessé d'exister.
Par ailleurs, la Troïka de créanciers internationaux (Banque centrale européenne, UE et FMI) insiste sur le durcissement du programme d'austérité, alors que les indicateurs budgétaires de Chypre ne sont pas si désastreux.
"Je ne serai pas étonné de constater une chute de 20% de son PIB réel", a ajouté l'expert.
Selon M.Krugman, la chute de la nouvelle monnaie chypriote provoquera un boom touristique et incitera le pays à rechercher de nouvelles branches orientées sur les exportations, notamment l'agriculture, alors qu'au sein de la zone euro, de nouvelles coupes budgétaires à la grecque et une grave dépression attendent Chypre.
Le prix Nobel d'économie reconnaît toutefois que Chypre, pays dont l'économie ne représente même pas 0,2 % du PIB de la zone euro, ne décidera sans doute pas d'abandonner l'euro pour des raisons politiques.
"Je pense (…), que les dirigeants chypriotes auront peur de sauter dans l'inconnu lié à la sortie de la zone euro et ce, malgré l'horreur que représente la présence dans la zone. Pourtant, ce serait la bonne décision", a conclu l'économiste.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l'Eurogroupe a accepté d'octroyer 10 milliards d'euros d'aide financière à Nicosie. Aux termes des ententes intervenues, la deuxième banque chypriote la plus importante, Laiki Bank, sera restructurée. Les dépôts de moins de 100.000 euros, ainsi que les "bons" actifs de la Laiki Bank seront transférés à la Bank of Cyprus. Les dépôts de plus de 100.000 euros seront lourdement ponctionnés.

BRICS : union de puissances économiques




Alors que nous traversons une crise financière et économique mondiale, les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont beaucoup contribué à l’économie mondiale en soutenant la croissance. Ainsi, leur rôle dans les institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international est bien plus modeste que leur réelle influence dans le monde. À la veille du sommet en Afrique du Sud, Sergueï Katyrine, président de la Chambre de commerce et d’industrie russe, a parlé à La Voix de la Russie des perspectives d’intégration économique des BRICS.


Quelle est la situation politique des pays des BRICS dans le monde aujourd’hui ?

- Parmi ces cinq pays, seule la Russie fait partie du G8, et seulement la Russie et la Chine sont des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Aucun d’entre eux ne fait partie de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui est une organisation de poids. Il y a donc un certain déséquilibre. Le point positif est qu’ils sont tous membres de l’Organisation mondiale du commerce et du G20, qui a vu son rôle dans la résolution des problèmes économiques mondiaux sensiblement grandir. Le plus important est que ces pays sont unis par une vision commune des problèmes mondiaux, par des positions proches concernant les questions économiques mondiales et leur résolution. Si le G20 trouve la voie d’accords politiques macroéconomiques, le mérite en revient surtout aux pays des BRICS, parce qu’ils ont des positions assez proches.

Quelle est la qualité des relations économiques entre les pays des BRICS ? Comment évoluent ces relations avec la Russie ?

- La Chine est le principal partenaire commercial de la Russie. Les relations économiques avec l’Inde se développent activement. L’Inde occupe la seconde place parmi les pays des BRICS. Les principaux partenaires commerciaux de la Russie en fonction des échanges commerciaux et de la coopération économique sont l’Afrique du Sud en Afrique subsaharienne et le Brésil en Amérique latine.
On ne peut que se réjouir que la collaboration entre la Russie et les autres pays des BRICS ne se limite pas aux domaines traditionnels, mais il touche aussi les hautes technologies. Ce secteur permet de développer des liens multilatéraux. Par exemple, lors de la dernière visite du premier ministre russe Dmitri Medvedev au Brésil, il a été décidé que le GLONASS russe sera accessible sur tout le continent latino-américain.


Comment les pays du BRICS peuvent-ils stimuler le commerce international ?

- Il y a beaucoup d’attention autour du forum d’affaire entre tous les secteurs économiques russes qui aura lieu dans le cadre du prochain sommet des BRICS en Afrique du Sud. Plus de 70 grandes entreprises russes de divers horizons ont confirmé leur participation.
La possibilité de créer des liens commerciaux, qui pourront se transformer en de réelles transactions, est très importante. C’est pour cela que la Chambre de commerce et d’industrie russe fait toujours partie des organisateurs de tels évènements.


On parle beaucoup de l’éventuelle création d’une banque de développement des BRICS. Quelles sont ses chances de réussite ?

- Un grand projet de création d’une banque de développement des BRICS nous a été présenté. Il a été proposé au sommet à New Delhi en 2012. Cet institut deviendrait le principal centre d’aide financière et de développement des projets que les entrepreneurs des pays des BRICS pourront réaliser d’un commun effort.

Le rapport des directeurs des banques de développement des cinq pays démontre que la création d’un tel établissement est « possible et souhaitable ». Son principal rôle sera de financer les projets de développement des infrastructures dans les pays des BRICS et en dehors. La question du montant du capital initial a déjà été abordée. Il sera d’au moins 50 milliards de dollars. Dans la majorité des cas, les banques de développement sont des institutions des crédits d’État, c’est pour cela que la plupart de ces projets sont financés sous garantie de l’État. En tout cas, ce projet est encore à l’étude aujourd’hui et il est fort probable que les dirigeants des BRICS approfondissent la question à Durban.

Teimur Abdoullaïev

mercredi 20 mars 2013

La Chine est en train de conquérir le marché d’armes mondial




Le dragon chinois a fait un nouveau saut sur les marchés mondiaux et fait pour la première fois partie des cinq exportateurs d’armes les plus importants. C’est ce que communique le nouveau rapport sur la vente d’armes en 2012 établi par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. C’est le premier changement dans les cinq premières places depuis la fin de la guerre froide. La Chine est devenue également le premier pays asiatique à faire partie des cinq premiers exportateurs d’armes du monde.

Selon le centre analytique, dans les années 2008-2012, la Chine a signé 5 % des accords sur les armements conventionnels. Lors des cinq dernières années, l’exportation d’armes de la Chine ne représentait que 2 %. L’Empire du Milieu a évincé la Grande-Bretagne de la cinquième position et a montré des taux de croissance d’exportation d’armes sans précédent : 162 %. C’est 13 fois plus que le résultat moyen de l’ancien top mondial, soit les États-Unis, la Russie, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. L’expert de l’Institut d’Extrême-Orient, Alexandre Larine, parle d’autres facteurs qui ont provoqué le bond de la Chine :

« Pékin a un avantage : il vend moins cher que les autres. La coopération technique et militaire avec la Russie l’a aidé également, on lui vendait des armes et fournissait des licences pour leur fabrication. Grâce à la Russie, la Chine fabrique des armes d’artillerie modernes, des missiles tactiques et des pièces pour des avions. La vente des licences se faisait sous certaines conditions : la Chine devait les utiliser uniquement pour vendre sa production au tiers-monde. Toutefois, elle modifiait légèrement le calibre des canons automoteurs pour sortir sur les marchés extérieurs. Cette tendance s’observe depuis longtemps ».

Parmi les plus grands acheteurs d’armement chinois, on retrouve le Pakistan, l’Égypte, le Bangladesh, la Namibie et le Sri Lanka. Rien que ces dernières années, le Pakistan a acheté à la chine 50 chasseurs JF-17 et 203 tanks MBT-2000. La Chine est le deuxième exportateur de tanks au monde, après la Russie et devant l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Les principaux acheteurs des tanks chinois sont les pays africains. C’est pour cela que l’Occident, qui a laissé sa place à la Chine sur ce marché, l’accuse constamment de renflouer en armes les régimes africains violant les droits de l’homme. La Chine n’accepte pas ces critiques, invoquant la transparence des transactions et le strict respect des normes internationales en termes de vente d’armes.

Le nouveau bond du dragon chinois sur le marché mondial de l’armement pourrait de nouveau irriter les États-Unis et l’Union européenne. Afin de punir les violations des droits de l’homme, ils maintiennent un embargo sur l’exportation vers la Chine de technologie à double usage et d’armement moderne. L’Union européenne prétexte qu’elle soutient ces mesures discriminatoires parce que la Chine pourrait copier les technologies et armes occidentales et les réexporter. Cela lui apporterait un avantage concurrentiel sur le marché mondial.

Il est tout à fait possible que, pour cette raison, l’Allemagne et la France, qui devancent de peu l’Empire du Milieu dans le classement des exportateurs d’armes, renforcent leurs positions concernant l’embargo de l’Union européenne sur la livraison d’armement moderne à la Chine.
Cela est peut-être dû à des pressions des États-Unis et de leurs alliées en Asie. Le Japon, par exemple, a de nombreuses fois appelé Bruxelles à ne pas lever l’embargo. Le 18 mars, le gouvernement nippon a exprimé sa préoccupation à Paris en ce qui concerne le contrat entre le constructeur naval de défense français DCNS et la Chine. Cet accord prévoit la vente à Pékin d’installation facilitant l’atterrissage des hélicoptères sur les ponts des navires en cas de mauvaise météo.

Natalia Kacho


Le Dragon chinois et l'Ours russe ont taillé les griffes de l'Aigle américain


Au moment actuel les Etats-Unis ont déployé au Japon 35 000 militaires du Commandement du Pacifique (USPACOM), deux porte-avions nucléaires, cinq destroyers, quatre frégates et se sont dotés d'une base dans le port de Yokosuka. Quelque 17 000 Marines se trouvent sur l'île d'Okinawa. Quant à la flotte japonaise, elle dispose de trois porte-hélicoptères, de huit destroyers lanceurs de missiles, de vingt frégates et de seize sous-marins.
En plus, la Deuxième division d'infanterie et des brigades de commandos comptants 19 700 militaires sont installées en Corée du Sud. Les entrepôts USPACOM de matériel, de munitions, de combustibles et de vivres pour le reste de la 8e Armée se trouvent au Japon. La Flotte américaine du Pacifique (USPACFLT) basée à Pearl Harbor et à San Diego est composée de 3 porte-avions, de 4 porte-hélicoptères, de 9 croiseurs, de 25 destroyers et de 26 sous-marins préparés aux opérations en Asie du Sud-Est.

D'autre part, les forces navales chinoises ont sensiblement évolué ces dix dernières années. Elles disposent actuellement de bâtiments modernes construits entre 2004 et 2012 et capables de mener les opérations offensives, voire de détruire n'importe quelle cible au Japon et en Corée. Le Vietnam possède lui aussi une flotte efficace composée de 7 destroyers, de 18 frégates et de 2 sous-marins.
Se référant à des sources proches du Pentagone, l'agence Reuters affirme que le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel se propose d'accroitre l'efficacité de la base de Fort Greely (Alaska) pour faire face à la Corée du Nord.

La mesure est propagandiste car la trajectoire des missiles balistiques intercontinentaux tirés par la Corée du Nord passe au-delà de la zone d'action des intercepteurs américains.

Pour ce qui est de l'invasion de la Corée du Nord par les Etats-Unis, ceux-ci ne tomberont pas dans ce piège habilement tendu par les Chinois, en dépit de toutes les provocations de Pyongyang. Cela demanderait aux Etats-Unis de redéployer sur la péninsule coréenne leurs forces basées au Japon et à Hawaïï. Pendant ce temps, la Chine aurait accès aux eaux japonaises et les Russes enverraient leurs 36 bombardiers supersoniques Tu-22M3 capables d'abattre les bombardiers B-52 de la base d'Andersen à Guam.

L'administration américaine fait marcher la planche à billets pour financer des guerres civiles et des invasions militaires américaines. L'accaparement des ressources des pays entiers permettait à la Maison Blanche de couvrir le déficit provoqué par l'émission incontrôlée, le reste étant réparti entre les complices au sein de l'administration. Cette règle, en vigueur depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, a changé après l'arrivée de George Bush en 2000. Son avarice a entraîné la situation dans laquelle le déficit n'était comblé que pour l'enrichissement de sa famille et des commissaires politiques du FMI. Une dette immense a résulté de l'invasion en Irak et en Afghanistan.

En 2001, Jiang Zemin et Vladimir Poutine ont signé un Accord de bon voisinage et de coopération fraternelle. Ayant décidé d'agir en commun, la Russie et la Chine ont augmenté leurs chances de faire face aux trois centres de force (Etats-Unis, Japon, UE). La Russie et la Chine ont réalisé conjointement la méthode économique de « gouttes chinoises », en mesure de détruire dans les années à venir l'immense force militaire américaine.

La dette des Etats-Unis dépasse 16 000 milliards de dollars, soit plus de 100 % du PIB. La Chine détient la majeure partie de la dette américaine (quelque 2 000 milliards) ce qui équivaut aux trois budgets militaires annuels des Etats-Unis. Si la Chine avait retiré les emprunts, l'économie des Etats-Unis aurait écroulé.

En 2005, Vladimir Poutine a introduit une nouvelle stratégie d'augmentation des réserves d'or de Russie. Celle-ci est devenu le principal acheteur de l'or sur le marché mondial ayant doublé ses réserves en cinq ans. La Russie se trouve actuellement à la cinquième place achetant mensuellement pour 500 millions de dollars d'or.

Les Chinois ont braqué les yeux sur 8 133 tonnes d'or déposées dans les banques américaines et constituant 74,5 % du montant total des réserves de change. La Chine demande cet or aux Etats-Unis en échange de leur dette. La Chine veut émettre une nouvelle monnaie assurée par l'or qui serait une alternative au dollar. A cette fin, elle a commencé le rapatriement de son or de Suisse, de Londres et de New York.

Pékin a signé un accord avec plus de 20 pays (Argentine, Australie, Brésil, EAU, Japon, etc.) qui reconnaissent le yuan comme monnaie officielle des transactions internationales au détriment du dollar. Pour la monnaie américaine cela signifie l'abandon d'une partie du marché financier international.

Les Etats-Unis n'ont plus d'échappatoire. L'unique chose qu'ils peuvent faire, c'est d'ajourner le résultat prévisible. Il leur est nécessaire maintenant de renforcer leur présence en Asie du Sud-Est malgré la réduction du budget. C'est pourquoi le Pentagone se voit obligé de déployer dans cette zone les ressources des commandements autres que le commandement du Pacifique.


Valentin Vasilescu
source

vendredi 8 mars 2013

Les promesses de Maastricht ont mal vieilli !



Vous rappelez-vous toutes les belles promesses, au moment du référendum, sur le traité de Maastricht ? En voici un petit florilège :
«Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré». 

(Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)


«L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois». (Michel Sapin, 2 août 1992, "Journal du Dimanche") «Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie».

(Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)


«Les droits sociaux resteront les mêmes. On conservera la Sécurité sociale, l’Europe va tirer le progrès vers le haut». (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

«Pour la France, l’union économique et monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage». (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
«C’est principalement, peut-être, sur l’Europe sociale, qu’on entend un certain nombre de contre-vérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment, les ouvriers et les employés, sont, peut-être, les plus inquiets sur ces contre-vérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion». (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

«Si, aujourd’hui, la Banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés, en Europe, et, donc, que le chômage y serait moins grave». (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

La relecture, vingt ans plus tard, de ces déclarations en dit long sur la compétence ou l’honnêteté de nos «élites»…

mardi 5 mars 2013

La zone euro après le choc des élections italiennes



En ce début mars l’Union européenne se penche de nouveau sur la crise battant son plein dans la zone euro. Deux forums se tiennent aujourd’hui et demain à Bruxelles : aujourd’hui c’est la réunion de l’Eurogroupe et demain la réunion de l’Econfin, conseil des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne.

Les élections générales d’il y a une semaine en Italie rendent imprévisible la situation non seulement dans ce pays mais aussi partout au sud de l’UE. D’où l’« effet domino », dont la menace plane au-dessus des pays aux difficultés dont la Grèce, Chypre et le Portugal, qui est de nouveau à l’ordre du jour des réunions des ministres européens.

Publiés fin semaine dernière les nouveaux chiffres sur le chômage établissent un nouveau record dans les pays de la zone euro tout en témoignant de la baisse ultérieure du pouvoir d’achat des ménages. Cela suffisait largement pour inspirer le pessimisme aux membres de l’Eurogroupe et de l’Ecofin. Mais voilà que les réalités politiques italiennes y ont ajouté du sien.

Aujourd’hui ce sont la Grèce et l’Italie qui posent le vrai problème à la zone euro. Une sortie hypothétique de la première aura cependant un effet dévastateur, fait remarquer Olga Boutorina, directrice du Département de l’intégration européenne de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO).

« Une sortie de la Grèce de la zone euro porterait un énorme coup à son économie. Les experts de la Banque suisse estiment que pour un pays tel que la Grèce sortir de la zone euro entraînera une baisse de 50% de son produit intérieur brut dans les douze mois qui suivront la sortie, et entre 10 et 20% par la suite. Ce sont des sommes colossales, exorbitantes ».

En Italie la crise financière n’a pas encore pris l’ampleur de celle qui fait des ravages en Grèce. L’Italie est bien la troisième économie de la zone euro. Les élections parlementaires ont néanmoins mis en lumière les tendances déstabilisantes dans ce pays. Ce n’est pas le hasard que le populiste Beppe Grillo et son Mouvement 5 étoiles qui ont recueilli un quart des voix.

Et pourtant, il n’y a pas lieu de prédire la fin de l’euro, insiste le directeur du Centre des études européennes de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie, Alexandre Kouznetsov.

« L’euro a des problèmes dont on est parfaitement au courant. Avec cela, on ne peut pas dire non plus que comparé à l’euro le dollar est une monnaie qui se porte très bien. L’économie mondiale est organisée d’une telle manière qu’elle ne peut pas exister sans une monnaie de réserve. Mais jusqu’ici personne n’a pu proposer une alternative au tandem dollar/euro ».

Piotr Iskenderov

Chine : les réserves de change dépassent deux fois les réserves d’or mondiales


Les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, ont atteint 3,3 trillions de dollars fin 2012, ayant dépassé ainsi les réserves d'or mondiales de deux fois, a annoncé l’agence Bloomberg.

Le taux d’or ne constitue que constituent 2% des réserves chinoises, tandis que cet indice atteint près de 70% aux Etats-Unis et en Allemagne.
La Chine se classe première d’après le volume de réserves de charge au monde. Suivent ensuite le Japon, l’Arabie saoudite, la Russie et la Suisse.

vendredi 1 mars 2013

La débâcle européenne

photo, ed R12: rebellion contre une Banque au portugal

"L’échec des politiques d’austérité est désormais officiel. La Commission européenne a en effet publié un rapport (« European Economic Forecast, Winter 2013 ») révélant la chute de l’activité, la montée de l’endettement public et l’envolée du chômage. Aucun des objectifs affichés par les institutions européennes n’a été atteint en 2012 et l’Europe va continuer cette année de s’enfoncer dans la crise."

lundi 18 février 2013

La moitié des Britanniques voteraient pour une sortie de l'UE



Selon un sondage réalisé par l'institut sociologique Harris Interactive, la moitié des Britanniques est prête à voter pour une sortie de l'Union européenne si un référendum à ce sujet est organisé dès maintenant.

En janvier le premier ministre britannique David Cameron a déclaré que la Ggrande-Bretagne pouvait organiser un référendum sur une sortie de l'UE à la fin de cette décennie. Il a promis, en cas de sa victoire aux élections de 2015, d'adopter des lois nécessaires, d'élaborer des principes nouveaux de relations avec l'UE et de remettre ensuite la question au référendum. Selon les commentateurs, un tel référendum peut avoir lieu en 2017 ou 2018.

jeudi 14 février 2013

Une possible revanche de la Chine ?



Dominée dans le passé par les puissances étrangères, grâce au développement économique, l’Empire du Milieu est en train de devenir la première puissance militaire mondiale.

L’image de la Chine est régie par une série de stéréotypes à l’étranger, mais aussi à l’intérieur du pays. Il est souvent dit que les Chinois ne savent pas et ne veulent pas mener les guerres, et que traditionnellement la culture chinoise défend le pacifisme en restant passive sur la scène internationale. Ces stéréotypes sont basés sur la période semi-coloniale de l’histoire chinoise qui date de l’époque de la Première guerre de l’opium (1839-1842).

La littérature politique chinoise est remplie de références concernant les canons confucéens qui expliquent la tendance des Chinois à faire des compromis et éviter les conflits. Si la culture chinoise est fondamentalement confucéenne, la culture européenne est fondamentalement chrétienne. En faisant le sermon de la paix, de l'amour fraternel, en pardonnant les ennemis, le christianisme va beaucoup plus loin que toute autre religion. Mais cela n'a pas empêché l'Europe de devenir à une certaine époque l’une des régions les plus militarisées du monde pour conquérir et asservir de nombreux peuples qui se trouvaient dans le voisinage. La théorie et la pratique historiques peuvent souvent diverger.

Tout au long de l’histoire, l’expansion territoriale de la Chine était limitée par des facteurs culturels, idéologiques, religieux, mais aussi naturels et militaro-techniques. Dès la dynastie Han (206 av. J-C. – 220), l’Empire chinois a déjà atteint ses frontières naturelles. Et la progression au-delà de ces frontières s’est avérée difficile. Les steppes, les déserts, mais aussi les montagnes et les forêts denses représentaient des obstacles sérieux pour les armées des empires agricoles de la période préindustrielle. Même si les guerriers arrivaient à outrepasser ces obstacles, il leur était difficile de superviser de ces zones à cause des difficultés d'approvisionnement et de contrôle territorial. 

Et pourtant, au cours de nombreux siècles de son histoire, l’Empire chinois qui n’avait pas d’objectif d’expansion, a essayé cependant d’élargir ses frontières au-delà des limites imposées par la nature. Toutefois, ces missions militaires difficiles et coûteuses en Corée, en Indochine, en Asie Centrale et au Tibet se soldaient régulièrement par des échecs, malgré des victoires ponctuelles de l’armée chinoise dans ces régions.

Ces limites naturelles de l'expansion territoriale chinoise ont été outrepassées pour la première fois au 17e siècle, lors du règne de la dynastie manchoue Qing (1644-1911), sous laquelle de nombreuses campagnes militaires de la cavalerie ont été organisées dans des conditions climatiques des steppes de la Mandchourie et de la Mongolie. Bien que le règne de la dynastie Qing soit associé avec la stagnation, le déclin et la défaite de l’Empire, au tout début, la dynastie mandchoue a connu un siècle de prospérité sans précédent et un expansion territoriale importante.

Malheureusement, la force de la Chine s'est transformée en sa faiblesse. 

L’hégémonie, garantie par la situation géographique a conduit à la stagnation de l'organisation militaire de l’empire. La Chine est passée à côté de la révolution qu’a connue l’Europe au cours des 15e -17e siècles. Il s’agissait d’une révolution militaire, avec notamment le développement des armes à feu, mais aussi d’une révolution tactique, avec un changement du système de recrutement et de commandement de l’armée. Cette période de faiblesse militaire de la Chine face aux puissances occidentales et le Japon, devenue évidente au 18e siècle, n’est pas liée aux particularités culturelles ou historiques de la Chine.

Les échecs que l’Empire du Milieu a connus au cours des guerres de la fin 19e - début 20e siècle et le stéréotype des mauvais soldats chinois n’est rien d’autre qu’une conséquence des facteurs politiques, économiques et institutionnels. Si l'on prend en compte les qualités moraux et psychologiques individuels des soldats chinois, il ne faut pas creuser longtemps pour trouver des exemples illustrant ce fait. Des milliers de Chinois ont participé à la guerre civile des années 1917-1923 en Russie. En se retrouvant dans une organisation militaire moderne et efficace, ils ont fait preuve des qualités individuelles exceptionnelles.

L’attitude de la Chine par rapport à la guerre et l’expansion territoriale – c’est un problème de la politique mondiale, mais aussi de la politique intérieure du pays. Suite à la transformation de la Chine en une superpuissance économique, c’est inévitable que l’Empire du Milieu devienne également la première puissance militaire du monde. Les théories sur une éventuelle « menace chinoise » commencent à émerger actuellement. D'autre part, des sentiments en faveur de la défense de ses propres intérêts par la voie militaire commence à être plus répandue. Le gouvernement de la RPC est souvent critiqué pour sa faiblesse et son indécision.

La politique de la Chine – c’est un ensemble complexe de facteurs politiques, économiques et de leur évaluation par le gouvernement de la RPC. Et comme dans n'importe quel autre pays, sous l'influence de ces facteurs, la politique peut changer dans n’importe quelle direction.

Vassili Kachine

mercredi 13 février 2013

Chine : la plus grande puissance commerciale



Selon le bilan de l’année dernière, la Chine a pris la tête du commerce international. Pour la première fois de son histoire, elle a réussi à détrôner les États-Unis. Qui plus est, elle l’a fait avant terme. Les analystes ne prévoyaient pas un tel scénario avant 2016. Désormais, ils estiment que d’ici quatre ans la Chine deviendra également le leader mondial en termes de PIB.

Le miracle économique chinois est passe de se réaliser. La Chine a dépassé les États-Unis en termes de volume des ventes. L’année dernière, Pékin a devancé Washington au niveau de ses importations et exportations de 100 mille milliards de dollars pour atteindre le chiffre total de 4 milliards de milliards de dollars. Selon Andreï Lousnikov, expert en chef de la société Finmarket, la raison réside dans la répartition de la demande intérieure des deux pays.

« La Chine est impliquée activement dans le commerce international. Toutefois, ces dernières années, on observe un ralentissement des exportations chinoises. Par contre, les importations des États-Unis ont, elles aussi, diminué. Ce pays a fait beaucoup de progrès au niveau de l’importation des hydrocarbures. Les États-Unis vont s’orienter sur leurs sources intérieures, ce qui fera pencher la balance vers la Chine. »

Si cette tendance se maintient, Pékin deviendra non seulement un leader dans la sphère commerciale, mais il se placera également en première position en termes de PIB. Cette tendance est clairement manifeste, mais il faut prendre en compte le fait que l’économie de la Chine dépend de la demande sur les marchés internationaux. Aujourd’hui, l’Europe et les États-Unis continuent de lutter contre les conséquences de la crise mondiale. Par conséquent, la Chine ne deviendra le leader international en termes de PIB qu’au moment où les pays développés se remettront définitivement de la récession économique.

« La Chine va accroître sa production et va consommer beaucoup plus de produits locaux. Sa population va s’enrichir, ce qui entrainera l'augmentation du pouvoir d’achat. Grâce à sa grande population, la Chine pourra atteindre un rythme de croissance soutenu, c’est-à-dire augmenter le rythme de croissance de son PIB de 9-10 %. Par conséquent, cela pourra permettre à la Chine de se placer en tête de liste en matière de PIB, mais on ne sait pas encore dire si cela aura effectivement lieu en 2017. À mon avis, il s’agit de projections très optimistes », explique Andreï Schenk, analyste de la société Investcafé.

Cependant, selon de nombreux experts, la Chine devra encore attendre sa suprématie économique. Le fait est que le dollar américain est solidement ancré dans les réserves de change de nombreux pays. S’en défaire rapidement équivaudrait à faire plusieurs pas en arrière sur le chemin du développement économique. La politique économique de la Chine est encore un frein qui l’empêche de détrôner les États-Unis prochainement. Le cours du yuan est toujours fixé par les autorités du pays. Andreï Zaostrovtsev, économiste indépendant, estime que tant qu’il en est ainsi, le statu quo va se maintenir sur la carte économique du monde.

« Lorsque le cours de la monnaie n’est pas régulé par le marché, elle ne peut pas remplir la fonction de monnaie d'échange dans les relations économiques. Il faut donc cesser de la réguler soi-même et laisser le marché s’occuper de cela. S’il en est ainsi, le cours du yuan pourra doubler par rapport à son cours actuel. Et dans ce cas, les produits chinois perdront brusquement leur compétitivité. »

Cela représenterait pour la Chine un vrai suicide économique. L’augmentation des prix du loyer, des salaires et, par conséquent, des prix de revient des produits vont rediriger le capital étranger vers le Vietnam, l’Indonésie ou le Bangladesh. Des dizaines de millions de Chinois perdraient leur emploi. Les conséquences d’une telle action seraient catastrophiques pour le pays. Mais vu que Pékin n’a pas encore élaboré un nouveau modèle économique, la Chine va garder son statut d'usine du monde. 

Pavel Orlov