Selon un sondage Ifop réalisé pour le JDD, pour une majorité des Français, l’euro n’est bon ni pour la France ni pour leur situation personnelle. Les jeunes sont particulièrement critiques envers leur monnaie.
Triste anniversaire pour la monnaie unique. L’euro célèbre le dixième anniversaire de sa mise en circulation dans la défiance. Il a terminé l’année à 1,29 dollar, son plus bas niveau depuis un an. Une piètre performance qui n’arrange rien à sa faible popularité. Selon un sondage Ifop-JDD (lire ci-dessous), pour une majorité des Français, l’euro n’est bon ni pour la France ni pour leur situation personnelle. La communauté de la zone euro, qui rassemble aujourd’hui 17 pays, contre 11 à son lancement, n’a plus rien d’une sympathique auberge espagnole. La crise qui a rattrapé le Vieux Continent a un responsable : sa monnaie. Pour une majorité de Français, l’euro constitue même aujourd’hui un handicap majeur pour surmonter les difficultés qui ont marqué la fin de l’année. Et se profilent en 2012.
Le double affichage des prix séduit encore les Français
Surprise, ce sont les jeunes qui sont parmi les plus critiques envers leur monnaie. Certains sont trop jeunes pour avoir connu la poignée de Carambar à 1 franc. Ils estiment pourtant que l’impact du passage à l’euro sur leur vie est une mauvaise chose. Les moins de 35 ans ont la dent bien plus dure que les plus de 65 ans, résignés face à des taux de croissance pourtant bien médiocres depuis ces dix dernières années.
Les plus de 65 ans sont opposés à l’abandon de l’euro
Le double affichage des prix en francs et en euros séduit encore une majorité de Français, là encore, même parmi les moins de 25 ans. Étiquettes à l’appui, ils sont prêts à s’infliger, au quotidien, le constat d’une irrémédiable flambée des prix : plus 18 centimes pour une baguette, plus 50 centimes pour un ticket de métro, ou même plus 64 centimes pour un litre de gasoil. La responsabilité du passage à la monnaie unique dans la hausse des prix ne fait de doute pour presque personne. Ils sont plus de 80% à considérer que la bascule vers l’euro a précipité l’inflation.
La question de l’abandon de la monnaie unique est pourtant bien moins tranchée. L’idée d’y renoncer ne séduit en moyenne que 36% des Français, soit un pourcentage stable depuis mai 2010 et le durcissement de la crise financière de la zone. Les moins de 24 ans sont parmi les plus nombreux prêts à sacrifier l’euro (38%). À l’inverse, les plus de 65 ans s’accommodent sans mal de leur devise. Plus de 80% sont opposés à son abandon.
Enfin, la couleur politique des sondés reflète des appréciations plus ou moins tranchées. Les électeurs qui ont choisi le candidat Sarkozy à la dernière présidentielle ne sont pas les plus sévères. L’euro est considéré par 42% d’entre eux comme "une bonne chose", et moins de 20% souhaitent son abandon. C’est aux extrêmes que se retrouvent les opinions les plus défavorables. Les électeurs qui ont voté Jean-Marie Le Pen en 2007 sont intransigeants : 82% pensent que l’euro a un impact négatif sur leur vie et sur le pays. Près de 70% souhaitent un retour au franc.
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