La justice italienne enquête sur une éventuelle manipulation de marché par S&P et Moody's en 2010.
La police italienne a effectué jeudi des perquisitions au siège de l'agence de notation de Standard and Poor's (S&P) à Milan dans le cadre d'une enquête pour manipulation de marché ouverte en 2010 contre Moody's et élargie ensuite à S&P, a indiqué un avocat de S&P.
«Il s'agit de perquisitions», dans le cadre «d'une enquête du parquet de Trani (sud)», a déclaré à la presse Giuseppe Fornari, avocat de l'agence, qui a assuré ne pas en savoir plus.
Une source proche de l'enquête à Milan a confirmé à l'AFP ces perquisitions, effectuées par la police financière de Bari (sud) sur ordre du parquet de Trani, mais sans donner plus de de détails. La porte-parole de S&P à Milan n'était en revanche pas joignable dans l'immédiat.
Le parquet de Trani a ouvert fin 2010 une enquête pour manipulation de marché à la suite d'une plainte déposée par des associations de consommateurs contre un rapport de Moody's, concurrente de S&P, datant de mai 2010 à cause de l'effet négatif qu'il avait eu sur les cours de Bourse des banques italiennes.
Dans ce rapport, Moody's mettait en garde contre un risque de répercussion d'une éventuelle dégradation de la note de certains pays européens, comme l'Italie, sur leur système bancaire comme cela avait été le cas pour la Grèce.
L'enquête avait ensuite été élargie à Standard and Poor's après la publication de communiqués sur l'Italie durant le printemps et l'été 2011, le parquet estimant qu'ils contenaient des jugements infondés sur la péninsule ayant eu un effet négatif sur les marchés.
En mai, l'agence avait publié un communiqué pour annoncer qu'elle envisageait d'abaisser la note de l'Italie et en juillet un autre pour souligner que des «risques» pesaient encore sur les objectifs de réduction du déficit malgré la présentation d'un nouveau plan d'austérité.
S&P a depuis dégradé la note de l'Italie d'un cran en septembre et de deux crans vendredi dernier à BBB+. Les agences de notation sont accusées d'accentuer la crise de la zone euro en dégradant la notation de pays européens à des moments clés.
(AFP)
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