mardi 5 mars 2013

La zone euro après le choc des élections italiennes



En ce début mars l’Union européenne se penche de nouveau sur la crise battant son plein dans la zone euro. Deux forums se tiennent aujourd’hui et demain à Bruxelles : aujourd’hui c’est la réunion de l’Eurogroupe et demain la réunion de l’Econfin, conseil des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne.

Les élections générales d’il y a une semaine en Italie rendent imprévisible la situation non seulement dans ce pays mais aussi partout au sud de l’UE. D’où l’« effet domino », dont la menace plane au-dessus des pays aux difficultés dont la Grèce, Chypre et le Portugal, qui est de nouveau à l’ordre du jour des réunions des ministres européens.

Publiés fin semaine dernière les nouveaux chiffres sur le chômage établissent un nouveau record dans les pays de la zone euro tout en témoignant de la baisse ultérieure du pouvoir d’achat des ménages. Cela suffisait largement pour inspirer le pessimisme aux membres de l’Eurogroupe et de l’Ecofin. Mais voilà que les réalités politiques italiennes y ont ajouté du sien.

Aujourd’hui ce sont la Grèce et l’Italie qui posent le vrai problème à la zone euro. Une sortie hypothétique de la première aura cependant un effet dévastateur, fait remarquer Olga Boutorina, directrice du Département de l’intégration européenne de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO).

« Une sortie de la Grèce de la zone euro porterait un énorme coup à son économie. Les experts de la Banque suisse estiment que pour un pays tel que la Grèce sortir de la zone euro entraînera une baisse de 50% de son produit intérieur brut dans les douze mois qui suivront la sortie, et entre 10 et 20% par la suite. Ce sont des sommes colossales, exorbitantes ».

En Italie la crise financière n’a pas encore pris l’ampleur de celle qui fait des ravages en Grèce. L’Italie est bien la troisième économie de la zone euro. Les élections parlementaires ont néanmoins mis en lumière les tendances déstabilisantes dans ce pays. Ce n’est pas le hasard que le populiste Beppe Grillo et son Mouvement 5 étoiles qui ont recueilli un quart des voix.

Et pourtant, il n’y a pas lieu de prédire la fin de l’euro, insiste le directeur du Centre des études européennes de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie, Alexandre Kouznetsov.

« L’euro a des problèmes dont on est parfaitement au courant. Avec cela, on ne peut pas dire non plus que comparé à l’euro le dollar est une monnaie qui se porte très bien. L’économie mondiale est organisée d’une telle manière qu’elle ne peut pas exister sans une monnaie de réserve. Mais jusqu’ici personne n’a pu proposer une alternative au tandem dollar/euro ».

Piotr Iskenderov

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