Le géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell retire une partie de ses liquidités des banques européennes, apprend le journal britannique The Times. La compagnie cherche ainsi à minimiser les risques associés à la crise de la dette en zone euro. D’ailleurs, il est peu probable qu’elle soit la seule à fuir, et les banquiers européens doivent prendre au sérieux ce mauvais signe.
Shell préfère ainsi déposer 15 milliards de dollars de liquidités sur des comptes américains ou les transformer en bons du Trésor américains, suppose le directeur financier Simon Henry. Si d’autres géants du business européen suivent l’exemple de Shell, cela conduira à un enchérissement des crédits dans la zone euro, pronostique le quotidien The Times. Voici ce qu’a dit à notre correspondant Vladimir Braguine, en charge de l’analyse des marchés financiers d’Alpha-Capital :
" Partant de la situation financière actuelle des banques européennes, je ne pense pas qu’ils aient davantage de clients. Si des fonds sont en effet retirés des banques, peu importe s’il s’agit des clients corporatifs ou privés, cela ne fait évidemment qu’ajouter aux problèmes des banques. En ce cas, il convient de le prendre au sérieux, puisque du moment que de grosses sociétés ne croient plus en les perspectives des banques européennes, le problème prend un caractère systémique ".
Le fait que des banques des Etats-Unis ont déjà commencé à réduire l’importance de leurs opérations de crédit dans la zone euro indique aussi la gravité de la situation financière. A présent les banquiers nord-américains regardent du côté de la législation financière britannique, afin de minimiser les risques d’un éventuel démembrement de la zone euro. Quant au transfert des liquidités de clients corporatifs des banques européennes sur des comptes bancaires plus sûrs, ce processus va certainement se poursuivre. Or de l’avis des experts, ceci n’est pas une raison suffisante pour un verdict sans appel. Cela parce qu’au sujet de l’avenir de la zone euro il y a toujours plus de questions que de réponses.
Nikita Sorokine
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