mardi 7 août 2012

Les mauvaises graines capitalistes



Le système capitaliste est avant tout un système colonio-capitaliste.

Depuis la découverte de l’Amérique et la destruction des peuples autochtones, le colonio-capitalisme c’est développé. La graine a germé mais elle était déjà toxique. Aujourd’hui, il y a les pays rentiers, les pays valets, et les pays pillés. 

Tant que la richesse des USA et de l’Europe reposera sur le pillage, la crise s’étendra.Le capitalisme est le système qui permet de gagner de l’argent à partir d’argent via la production de plus-value. Celle-ci était issue de la fabrication d’objets manufacturés, puis s’est étendue au domaine de la conception, de l’information, pour aujourd’hui se créer directement via la spoliation des états au niveau financier.

Mais au-delà du problème de la plus-value, il y a le problème de la répartition. La partie colonio consistant à piller directement les richesses des pays tiers, que ce soient des richesses humaines, territoriales, énergétiques, agricoles, ou minières. Si chaque pays se développe de façon équitable, à la fois le chômage en Europe, l’hyper exploitation des pays « émergents » et la misère absolue des pays africains pourrait se résoudre. Le niveau global serait plus élevé, plus durable, et les gaspillages occidentaux seraient limités.

Mais tant que pour garder ses hyper privilèges, les dominants occidentaux seront prêts à détruire les peuples, les pays et les continents, la solution globale ne pourra émerger.

Le colonio-capitalisme est issu du plus grand des génocides, celui, réussi, des populations amérindiennes. Il ne va pas tomber d’une petite révolution locale ; il est prêt à tout, n’a aucune compassion, n’a aucune limite dans ses actes.

Le nazisme en est un avatar, il peut constituer l’équivalent en fonction de son besoin...

Au fond, les pires crimes de Staline sont partie intégrante de sa capacité destructive. Staline lui-même en étant le produit dérivé du fait de la lutte acharnée contre l’aube de l’Union Soviétique, qui est passée de la liberté du début à la dictature. En réalité, Staline lui-même était un colonio-capitaliste, la différence étant qu’il s’agissait d’un capitalisme d’État (création de la plus-value par la masse, et récupération par une oligarchie d’apparatchiks) Cela n’excuse rien, bien au contraire, mais cela relativise une vision orientée a priori.

Le pillage des ressources, notamment en Afrique, l’appui à des régimes dictatoriaux très durs, comme en Amérique latine, ou les monarchies du Golfe, s’est poursuivie et amplifiée durant la guerre froide, et aujourd’hui, d’autres formes de domination au Moyen-Orient sont apparues, via les frères musulmans notamment, télécommandés d’Arabie Saoudite ou du Qatar. Le but est toujours le même, soumettre les peuples à une idéologie qui les contraint et leur fait accepter la chute sociale et le pillage économique.

Dans le même temps, après une période de relatif calme suite aux destructions de la guerre, que fut pour une partie de l’Europe, et pour elle seulement, la période des trente glorieuses, qui a correspondu à la défaite du nazisme et la peur que l’idée socialiste fasse son chemin en Europe de l’Ouest, cette crainte étant éliminée, on assiste aujourd’hui à un déferlement anti-social très dur contre les peuples occidentaux.

Le colonio-capitalisme considère qu’il n’a plus besoin de l’appui idéologique des masses occidentales, que celles-ci peuvent à leur tour faire l’objet, comme au dix-neuvième siècle et au début du vingtième, d’une exploitation, voire d’une oppression massive, ce qui justifie la fin de l’État au service du bien commun. Désormais, l’État doit être au service d’une élite médio-financière, et uniquement à elle. Le reste de la population, appauvri, devra être soumis à des conditions de vie dégradées, et un contrôle drastique.

La capacité de nuisance via la manipulation, la séduction, la destruction, rend une alternative réellement démocratique au colonio-capitalisme extrêmement fragile. C’est pourtant la seule solution qui permette une émancipation de l’humain.

Car le vrai problème du soviétisme, a été qu’en luttant contre le colonio-capitalisme avec ses mêmes moyens, il a rendu l’émancipation humaine improbable, ou l’a au minimum fortement éloigné.

Pour lutter contre le colonio-capitalisme, il faut au contraire dès le début utiliser la force de l’émancipation, même si le temps nécessaire est plus long. Autrement, on ne fait que rouvrir un nouveau cycle d’aliénation, et à la fin, cela ne sert à rien, ou au mieux ralentir l’échéance que l’on voulait accélérer.
L’acceptation de l’échec est la condition de la réussite.

Jean-Paul Foscarvel


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