dimanche 20 mai 2012

Grèce : la stratégie de la terreur de la BCE !



IRIB-En annonçant sa décision de ne plus fournir de liquidités à certaines banques grecques. la BCE a sciemment provoqué un début de panique.

Comme le très sérieux journal Les Échos vient de l’écrire sur son site,« la panique n’a pas encore totalement gagné la Grèce mais cela y ressemble ».
La Banque centrale européenne (BCE) a en effet confirmé avoir cessé de fournir des liquidités à certaines banques grecques sous-capitalisées. Du coup, des Grecs, de plus en plus nombreux, multiplient les retraits aux guichets des banques. Bien entendu, le journal économique français y voit la preuve que les Grecs « sont de plus en plus nombreux à redouter une sortie de l’euro et un retour à la drachme ». Et il précise que « les Grecs souhaitent majoritairement rester dans la zone euro, même si 47,4% d’entre eux commencent à croire à l’éventualité d’une sortie, selon un sondage. »
Le motif invoqué est que le FMI ne souhaite pas travailler avec le nouveau gouvernement nommé de manière transitoire pour expédier les affaires courantes.

Il n’en demeure pas moins que cette annonce inhabituelle ne peut faire l’objet que de surinterprétations et de supputations. Si l’institution de Washington avait voulu préserver la sérénité de la campagne électorale, il se serait tout bonnement limité à ne rien dire. On imagine assez volontiers les fantasmes d’isolement et d’apocalypse avec lesquels cette « suspension des contacts » peut être commentée par les grands médias du système en Grèce et en Europe.

Rappelons que M. Papademos, Premier ministre grec, n’a été élu par personne mais choisi par la Commission européenne et Goldman Sachs pour être le « dictateur » de la Grèce.Dans une lettre rendue publique aujourd’hui, il prophétise la même Apocalypse que celle que ses congénères avaient promise à la Suède il y a 9 ans. Il affirme que « le rejet unilatéral des obligations contractuelles serait désastreux pour la Grèce et conduirait inévitablement le pays hors de la zone euro et probablement hors de l’Union européenne (UE) ».Je ne suis évidemment pas d’accord avec le « désastre » promis mais je note avec intérêt que le Premier ministre grec souligne lui-même la corrélation entre « sortie de l’euro » et « sortie de l’UE’.

Si j’avais un conseil à donner à nos amis grecs, ce serait d’examiner très précisément ce qui s’est passé en Suède à partir du 15 septembre 2003, lendemain du jour où le fier peuple suédois, digne de son histoire, a refusé l’euro et a préféré conserver la couronne suédoise. Depuis lors, la Suède a connu un taux de croissance économique 60% supérieur à celui de la France et près de 80% supérieur à celui de la zone euro.

Il y a quelque 2 500 ans, la Grèce fut le premier pays d’Europe à inventer la démocratie.Il faut espérer qu’au XXIe siècle, la Grèce sera fidèle à son histoire et qu’elle sera en conséquence le premier pays d’Europe à quitter le pillage programmé de l’euro et à se libérer de cette prison des peuples qu’est la prétendue « Union européenne ».

François ASSELINEAU
Président de l'UPR

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