jeudi 15 décembre 2011

QUAND CEUX QUI SE PROPOSENT POUR CELA, NE SAVENT MEME PLUS CE QUE “GOUVERNER” VEUT DIRE


Pourquoi sommes nous devenus à ce point, esclaves des puissances d’argent et des marchés, qui prétendent désormais nous imposer dans tous les aspects de celle-ci, même ceux de la sphère privée, une vie que nous ne désirons pas, et dans une condition de soumission, infamante, et humiliante ?

Il est certain que de nombreuses incohérences comportementales, concernant tout un chacun, des plus défavorisés jusqu’aux plus nantis de ce système, expliquent pourquoi nous en sommes arrivés au désastre social, économique, politique, moral, et philosophique actuel, où nous avons clairement été pris, dans le piège de toutes nos lâchetés et de nos insuffisances .

Cependant, il demeure qu’il était de la plus haute responsabilité des leaders politiques, qui, constatant au fil des ans toutes ces dérives, auraient du en redressant fermement la barre, nous remettre sur le bon cap en nous évitant tout ces écueils. Notre actuelle situation montre qu’auraient-ils même tenté de le faire, ils ne sont absolument pas parvenus à nous l’épargner, alors que tel était justement leur principale mission envers nous, et il est clair dès lors, que leur responsabilité est écrasante.

En ont-ils conscience et s’engagent-ils à faire mieux ? De toute évidence non, et tout cela semble être la dernière de leurs préoccupations, la toute première pour ces messieurs, n’est que de se faire élire, simplement pour qu’ils soient élus, eux et pas les autres, pour la seule et unique satisfaction de leur clan, et d’eux-mêmes, mais certainement pas du pays.

C’est ainsi qu’alors que ce pays se trouve dans un incroyable état de totale division, désorienté, désenchanté, démotivé, et résigné à devoir affronter le pire, y compris la guerre, sommes-nous conviés au non du respect d’un calendrier l’ayant prévu à cette date, aux urnes, pour tenter de choisir parmi un parterre de candidats improbables, carriéristes et “aparatchicks” chevronnés, celui qui constituerait le meilleur parmi eux, pour conduire la nation vers une noble destinée, comme s’il se pouvait un meilleur parmi tant d’inconséquents.

Dire de ces hommes qu’ils sont inconséquents, c’est constater qu’ils ne mesurent pas à quel point cette élection, qui se fera au bout d’une campagne alimentés par des arguments tirés du fond des caniveaux, ne fera qu’attiser encore plus les haines, diviser davantage le pays, et que le clan des “perdants”, surtout s’il s’agit de la gauche, ce que des sondages inquiétants laissent craindre, sombrera dans un écœurement qui leur rendra leur compatriotes invivables.

Et tout cela pour quoi ? Qui peut prétendre que sacrifier à ce rite dans la situation actuelle, relèvera d’un triomphe de la démocratie, alors qu’avec des candidats dont aucun n’est capable de rassembler sur son seul nom, plus d’un Français sur quatre, et qui par le jeu des différentes combinaisons politiciennes, se retrouvera élu, les trois quarts des citoyens de ce pays, se verront “démocratiquement” imposer à la tête de celui-ci, quelqu’un qu’en réalité, ils ne désiraient pas.

Dès lors, que fera-t-il ? Gouvernera-t-il ? Bien sûr que non, car ceci nécessite d’avoir sinon la totalité, mais au moins une large part de la nation avec soi, pour pouvoir la conduire d’une mais assurée contre vents et marées, vers le havre des problèmes réglés, en comprenant qu’il n’y a pas un seul problème, aussi délicat soit-il, qui puisse résister à la franche détermination d’une nation bien gouvernée.

Nous subissons aujourd’hui la dictature des puissances d’argent. Pourquoi donc ?

Une des raisons de la guerre d’indépendance américaine, fut la volonté des colons américains de frapper eux-mêmes leur monnaie, pour pouvoir se libérer du véritable racket qu’exerçaient alors sur eux, les banquiers londoniens. Cette requête leur fut bien sûr refusée, mais le sort des armes ayant été en leur faveur, ils se sont retrouvés l’indépendance acquise, non seulement avec la possibilité, mais l’obligation de procéder à cette émission de monnaie. Nous sommes alors avec les seuls treize états de l’est qui existaient à l’époque, bien avant le rachat par ceux-ci de la Louisiane française, qui bien au-delà de la Louisiane actuelle, constituait un immense territoire qui s’étendait depuis le golf du Mexique jusqu’au Canada, et dont le rachat permettra ensuite à ces américains, la poursuite de leur expansion vers l’ouest qui deviendra célèbre par son or.

Pour l’heure ces Américains n’ont pas d’or, et ne possèdent donc rien hors leurs bras, leur détermination, et leur confiance en eux-mêmes, pour pouvoir garantir cette monnaie. C’est alors que les dirigeants américains, avec un sens profond de ce qu’est “gouverner”, c’est à dire cette prise de responsabilité et cet engagement à mettre toute son énergie et sa compétence, pour conduire d’une main ferme les citoyens qui ignorent où elles se trouvent, vers les voies du règlement de leur problème, ont envisagé de faire ce que tous les économistes réputés, vous jureront qu’il est impossible de le faire, c’est à dire une monnaie entièrement “fiduciaire”.

Il s’agit d’un monnaie, qui ne possède aucune contrepartie en richesse, qu’absolument rien, ni or, ni argent métal, ni autre, ne garantie, qui n’est donc convertible en rien, et qui ne repose que sur la seule “confiance”, d’ou l’appellation “fiduciaire” que les citoyens accordent à ceux qui l’émettent...! Ces américains étaient donc bien au-delà des déficits qui nous accablent aujourd’hui, puisque toute leur monnaie n’était que du déficit.

Le message des gouvernants fut alors de dire aux citoyens, “ayez confiance”, il ne s’agit aujourd’hui que de papier, mais gardez le, et vous verrez que grâce au fruit de notre travail, dans quelques temps, ce papier vaudra de l’or...!

Et la promesse fut tenue...! Tout se passa bien grâce à la confiance et la bonne volonté, de citoyens dans un pays véritablement “gouverné”. Et ceci, au point que le dollar qui par la suite, deviendra la monnaie la plus forte du monde, sera finalement érigé au noble statut “d’étalon équivalent à l’or”, selon le célèbre “Gold Exchange Standard”.

Ceci montre qu’il est tout a fait possible de se libérer de la dictature des puissances d’argent, mais à condition d’avoir de véritables “gouvernants”, c’est à dire des hommes qui, grâce à leur charisme, leur probité, leur compétence, leur dévouement et désintéressement, bénéficient de la “confiance” du peuple, et sont alors capables de rassembler derrière eux, vers des voies qu’ils signifient clairement à celui-ci en accord avec ses choix, une large partie de citoyens ainsi rendus “solidaires”.

Les partis politiques gouvernementaux, ayant été investis par des hommes en quête de pouvoir, pour la seule ambition de l’exercer, ne savent plus proposer depuis des décennies, comme candidats à la direction du pays, que des hommes issus de la fonction administrative, qui contrairement à ce qu’ils se prétendent et que pensent malheureusement encore beaucoup, n’ont pour autant absolument aucune compétence, quant à l’acte de “gouvernement”, qui relève d’un tout autre exercice, que celui de la simple fonction administrative. Et de fait, avec de tels gens, nous ne sommes plus gouvernés dans ce pays depuis longtemps.

Les gouvernements les plus efficaces de l’après guerre en ce pays, furent ceux du général de Gaulle. Or, à quelque rares exception près, ils ne furent pas composés de gens issus des fonctions administratives, la qualité qui valait à ces hommes de se retrouver ministres, c’était d’avoir été de vaillants résistants durant la guerre, ce qui suffisait à garantir la présence chez eux, des qualités humaines citées plus haut, du vrai “gouvernant”.

Il est clair que nous avons besoin aujourd’hui pour prendre en charge la destinée de la nation, d’un homme ou d’une femme d’une haute stature, ayant fait preuve de qualités humaines exceptionnelles, et d’une grande expérience de la réalité sociale de la majorité des hommes et des femmes de ce pays, pour l’avoir vécue, et qui dès le départ, par un discours approprié, se montrera capable de rassembler les citoyens de ce pays, rendus solidaires par un projet commun de devenir, progressiste, généreux, souriant, et optimiste.

Ce dont nous n’avons pas besoin, c’est d’un aparatchik sorti vainqueur des luttes intestines d’un parti dans lequel il se compte autant d’ennemis, prêts à le poignarder dans le dos, que de faux amis le glorifiant, en attente de portefeuilles, et dont le discours, promettant aux autres de leur porter de rudes coups, n’est qu’une ode à la gloire de son clan.

Il n’y a pas la dedans, et donc dans ces partis, l’essence d’un gouvernant...

Paris, le 15 décembre 2011
Richard Pulvar

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire