IRIB-La dégradation de la note de crédit de la France ne nous semble pas très négative dans la mesure où elle était attendue.
Les motifs de la dégradation, en revanche, sont intéressants. Ils mettent le doigt sur les causes de la mauvaise situation française. Il apparaît clairement que la France est victime, d’abord de la politique choisie par ses dirigeants, et ensuite de ses choix régulièrement anticapitalistes. Le récent débat sur la compétitivité illustre parfaitement les vices du système français, ses contradictions et ses perversions.
La France perd son triple A et devient AA1. La perspective reste négative car les prévisions économiques sont négatives. Cependant, Moody’s ajoute que la note de la France reste plus élevée qu’elle ne devrait l’être, ce qui veut dire qu’elle est encore surcotée, car elle a une économie large et diversifiée.
L’Agence relève aussi ses promesses de consolidation budgétaire et de réformes structurelles.
Moody’s trouve que la capacité de la France à résister à de futurs chocs européens se réduit et que les risques qui pèsent sur la croissance s’amplifient. C’est sur ce dernier point que Moody’s insiste. Le driver premier de la révision en baisse, c’est le risque sur la croissance. Traduisez, en clair, cela veut dire: la politique de ponction sur le pouvoir d’achat, l’austérité. Ou encore, présenté autrement, la politique de « Gauche » qui préfère tondre les citoyens. Spolier et décourager les actifs, pour maintenir les dépenses en faveur des inactifs. On a fait le choix de pénaliser ceux qui produisent pour maintenir le niveau de vie de ceux qui ne font rien.
L’exposition de la France à l’Europe périphérique par ses échanges commerciaux, par son système bancaire, est disproportionnée. Les obligations qu’elle a contractées pour soutenir les autres membres européens en difficulté ne cessent d’augmenter.
Cela rejoint ce que nous avons diagnostiqué dès les choix de Sarkozy, à savoir que la France aurait dû se préoccuper de sa propre situation, mettre de l’ordre dans ses propres affaires, et non pas engager son propre crédit pour sauver les pestiférés. La bonne politique européenne en 2010 aurait du être de circonscrire l’incendie, d’isoler par un cordon sanitaire les malades et surtout pas de se mettre en position d’être, soi-même, victime de la contagion. En venant au secours des pestiférés, les pays encore à peu près valides se sont mis en position de se faire drainer des ressources, de se faire saigner, d’augmenter leurs dettes et, ainsi, de devenir eux-mêmes une proie pour la grande peste. Du temps de la vraie Grande Peste, le pape a survécu en se tenant isolé, cloîtré sans contact avec l’extérieur, protégé de la contagion. Et il a été plus utile vivant que mort.
Le problème français, c’est d’abord une soumission aux diktats des kleptos bancaires comme le relève Moody’s, les banques sont exposées de façon disproportionnée, indécente, au risque des pestiférés, et ensuite, le choix politique qui a consisté à se mettre en situation de recevoir le virus en aidant les pestiférés. Il eut suffi, dès le début, de refuser la soi-disant solidarité suicidaire, d’accepter la restructuration des créances détenues par le secteur bancaire et d’adosser les banques aux Etats, le temps qu’elles se recapitalisent, et la crise serait terminée. C’est, de toutes façons, ce vers quoi on s’achemine, mais avec des ardoises multipliées par dix, avec des économies affaiblies par l’imbécile austérité, avec des citoyens furieux et récalcitrants d’être tondus. Avec des dissensions, voire des haines grandissantes, au sein de l’Europe au point que le « vivre ensemble » est compromis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire