Voici une nouvelle qui ne devrait pas faire la une des journaux français … et pourtant l’information a son importance.
Selon un sondage publié jeudi par la Chambre de commerce américaine en France (Amcham), l’attractivité de la France pour les investisseurs américains a brutalement chuté en 2012.
En effet,seuls 22% des sondés considèrent que l’Hexagone demeure attractif. Une des raisons invoquées : la crise de l’euro et l’arrivée d’un gouvernement socialiste suite à l’élection de François Hollande. Une alternance politique qui a un « impact négatif » pour 65% des décideurs interrogés.
L’étude fait également apparaître une nette dégradation de l’attractivité de la France, 56% des réponses de l’année 2011 mettant en avant une bonne image de la France. 54% des sondés estiment par ailleurs que la situation dans leur secteur s’est dégradée, contre 35% l’année précédente.
Désormais, 39% des personnes interrogées considèrent que leur siège implanté aux Etats-Unis a une perception négative de la France, contre 15%
en 2011 et 9% en 2010.
Selon les sondés, les décisions du nouveau gouvernement auront un impact négatif en matière de fiscalité des entreprises pour 85% d’entre eux et en matière de fiscalité des particuliers pour 73% d’entre eux. Les mesures pour l’emploi n’auront aucun effet pour 63% des votes exprimés.
Selon Marc-André Kamel, associé chez Bain et responsable de l’étude, « les responsables qui ont répondu à l’enquête sont très inquiets de l’impact des réformes annoncées, notamment celles qui alourdissent la fiscalité des entreprises et des particuliers. » L’obligation d’accepter des offres de reprise en cas de fermeture de site est également mal perçue.
Seul point considéré comme positif : les mesures de relance de la compétitivité, et tout particulièrement les 20 milliards d’euros de crédits d’impôts destinés aux entreprises. 73 % des investisseurs américains prévoient en effet que de telles décisions auront un impact positif ou très positif.
« Ce qui est important aujourd’hui, c’est de savoir comment la France va réagir pour mettre en valeur ses atoutsd’innovation et de compétitivité afin d’attirer à nouveau les investisseurs étrangers », tient toutefois à préciser Marc-André Kamel. Ce dernier précisant que les sondés « sont très favorables à toutes les mesures destinées à améliorer la compétitivité, et la flexibilité du marché du travail. »
Car tout n’est pas sombre pour autant puisque – fait notable – près d’un quart (24%) des entreprises concernées par le sondage ont augmenté leurs effectifs en 2012, le même type de progression pouvant être enregistrée en 2013 et 2014. « Ceci est la preuve que la France a des atouts économiques qui, bien valorisés par des politiques publiques et privées, pourront être un levier important de développement économique », a tenu à ajouter M. Kamel.
Précisons que cette étude annuelle a été réalisée par l’Amchan et la société Bain et Company en octobre 2012 auprès des filiales françaises d’entreprises américaines, représentant 39 000 employés et plus de 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les chiffres obtenus correspondent à la synthèse de 52 de leurs décideurs.
Elisabeth Studer
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