dimanche 31 mars 2013

Chypre au bord de l'explosion sociale



Le gouvernement chypriote promet de trouver et de punir les responsables de la crise. Les médias locaux affirment qu'au cours des cinq dernières années, les banques se trouvant au bord de la faillite, annulaient des dettes sur les prêts de plusieurs millions aux hauts fonctionnaires et politiciens.

Le peuple refuse de comprendre la logique du plan du salut, estimant que les banquiers doivent payer pour la crise. Il y a quelques jours, les manifestants ont exigé de refuser les propositions de la « troïka » des créanciers de fonds internationaux, en les qualifiant fatales. Certains analystes s'inquiètent sérieusement les émeutes, affirmant qu'un baril de poudre sous Chypre pourrait exploser à tout moment.

Reportage "belge" sur la dette publique. Est-ce que nous vivons au dessus de nos moyens ? A qui profite vraiment la dette ? Tentative de réponse.


Ce reportage explique ce qui se cache derrière l'épouvantail de la dette publique et les politiques d'austérité que les gouvernements européens présentent aux citoyens comme inévitables. Plusieurs témoins et spécialistes belges, grecs, portugais, français, irlandais lèvent l'écran de fumée et avancent une proposition concrète : un audit citoyen de la dette.

Réalisation : Yannick Bovy -- Décembre 2012 -- 28 mn.

Images additionnelles extraites des documentaires "Debtocracy" et "Catastroïka", avec l'autorisation solidaire des réalisateurs, Aris Chatzistefanou et Katerina Kitidi. www.catastroika.com

Une émission proposée par la FGTB wallonne et produite par le CEPAG.

mercredi 27 mars 2013

Chypre devrait quitter la zone euro (prix Nobel)



Dans le contexte de la crise actuelle, Chypre devrait sortir de la zone euro, a estimé mercredi le prix Nobel d'économie Paul Krugman.
"En effet, Chypre doit quitter tout de suite la zone euro. La raison est simple: rester dans l'euro signifie une dépression incroyablement dure qui se poursuivra pendant des années, alors que le pays tentera de mettre en place un nouveau secteur bancaire. En quittant la zone euro et laissant chuter sa nouvelle monnaie, Chypre accélérera cette réorganisation", a écrit M.Krugman sur son blog sur le site du New York Times.
Et de rappeler que l'Etat insulaire n'avait que deux branches destinées à l'exportation - les banques et le tourisme, le secteur bancaire ayant pratiquement cessé d'exister.
Par ailleurs, la Troïka de créanciers internationaux (Banque centrale européenne, UE et FMI) insiste sur le durcissement du programme d'austérité, alors que les indicateurs budgétaires de Chypre ne sont pas si désastreux.
"Je ne serai pas étonné de constater une chute de 20% de son PIB réel", a ajouté l'expert.
Selon M.Krugman, la chute de la nouvelle monnaie chypriote provoquera un boom touristique et incitera le pays à rechercher de nouvelles branches orientées sur les exportations, notamment l'agriculture, alors qu'au sein de la zone euro, de nouvelles coupes budgétaires à la grecque et une grave dépression attendent Chypre.
Le prix Nobel d'économie reconnaît toutefois que Chypre, pays dont l'économie ne représente même pas 0,2 % du PIB de la zone euro, ne décidera sans doute pas d'abandonner l'euro pour des raisons politiques.
"Je pense (…), que les dirigeants chypriotes auront peur de sauter dans l'inconnu lié à la sortie de la zone euro et ce, malgré l'horreur que représente la présence dans la zone. Pourtant, ce serait la bonne décision", a conclu l'économiste.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l'Eurogroupe a accepté d'octroyer 10 milliards d'euros d'aide financière à Nicosie. Aux termes des ententes intervenues, la deuxième banque chypriote la plus importante, Laiki Bank, sera restructurée. Les dépôts de moins de 100.000 euros, ainsi que les "bons" actifs de la Laiki Bank seront transférés à la Bank of Cyprus. Les dépôts de plus de 100.000 euros seront lourdement ponctionnés.

BRICS : union de puissances économiques




Alors que nous traversons une crise financière et économique mondiale, les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont beaucoup contribué à l’économie mondiale en soutenant la croissance. Ainsi, leur rôle dans les institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international est bien plus modeste que leur réelle influence dans le monde. À la veille du sommet en Afrique du Sud, Sergueï Katyrine, président de la Chambre de commerce et d’industrie russe, a parlé à La Voix de la Russie des perspectives d’intégration économique des BRICS.


Quelle est la situation politique des pays des BRICS dans le monde aujourd’hui ?

- Parmi ces cinq pays, seule la Russie fait partie du G8, et seulement la Russie et la Chine sont des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Aucun d’entre eux ne fait partie de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui est une organisation de poids. Il y a donc un certain déséquilibre. Le point positif est qu’ils sont tous membres de l’Organisation mondiale du commerce et du G20, qui a vu son rôle dans la résolution des problèmes économiques mondiaux sensiblement grandir. Le plus important est que ces pays sont unis par une vision commune des problèmes mondiaux, par des positions proches concernant les questions économiques mondiales et leur résolution. Si le G20 trouve la voie d’accords politiques macroéconomiques, le mérite en revient surtout aux pays des BRICS, parce qu’ils ont des positions assez proches.

Quelle est la qualité des relations économiques entre les pays des BRICS ? Comment évoluent ces relations avec la Russie ?

- La Chine est le principal partenaire commercial de la Russie. Les relations économiques avec l’Inde se développent activement. L’Inde occupe la seconde place parmi les pays des BRICS. Les principaux partenaires commerciaux de la Russie en fonction des échanges commerciaux et de la coopération économique sont l’Afrique du Sud en Afrique subsaharienne et le Brésil en Amérique latine.
On ne peut que se réjouir que la collaboration entre la Russie et les autres pays des BRICS ne se limite pas aux domaines traditionnels, mais il touche aussi les hautes technologies. Ce secteur permet de développer des liens multilatéraux. Par exemple, lors de la dernière visite du premier ministre russe Dmitri Medvedev au Brésil, il a été décidé que le GLONASS russe sera accessible sur tout le continent latino-américain.


Comment les pays du BRICS peuvent-ils stimuler le commerce international ?

- Il y a beaucoup d’attention autour du forum d’affaire entre tous les secteurs économiques russes qui aura lieu dans le cadre du prochain sommet des BRICS en Afrique du Sud. Plus de 70 grandes entreprises russes de divers horizons ont confirmé leur participation.
La possibilité de créer des liens commerciaux, qui pourront se transformer en de réelles transactions, est très importante. C’est pour cela que la Chambre de commerce et d’industrie russe fait toujours partie des organisateurs de tels évènements.


On parle beaucoup de l’éventuelle création d’une banque de développement des BRICS. Quelles sont ses chances de réussite ?

- Un grand projet de création d’une banque de développement des BRICS nous a été présenté. Il a été proposé au sommet à New Delhi en 2012. Cet institut deviendrait le principal centre d’aide financière et de développement des projets que les entrepreneurs des pays des BRICS pourront réaliser d’un commun effort.

Le rapport des directeurs des banques de développement des cinq pays démontre que la création d’un tel établissement est « possible et souhaitable ». Son principal rôle sera de financer les projets de développement des infrastructures dans les pays des BRICS et en dehors. La question du montant du capital initial a déjà été abordée. Il sera d’au moins 50 milliards de dollars. Dans la majorité des cas, les banques de développement sont des institutions des crédits d’État, c’est pour cela que la plupart de ces projets sont financés sous garantie de l’État. En tout cas, ce projet est encore à l’étude aujourd’hui et il est fort probable que les dirigeants des BRICS approfondissent la question à Durban.

Teimur Abdoullaïev

mercredi 20 mars 2013

La Chine est en train de conquérir le marché d’armes mondial




Le dragon chinois a fait un nouveau saut sur les marchés mondiaux et fait pour la première fois partie des cinq exportateurs d’armes les plus importants. C’est ce que communique le nouveau rapport sur la vente d’armes en 2012 établi par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. C’est le premier changement dans les cinq premières places depuis la fin de la guerre froide. La Chine est devenue également le premier pays asiatique à faire partie des cinq premiers exportateurs d’armes du monde.

Selon le centre analytique, dans les années 2008-2012, la Chine a signé 5 % des accords sur les armements conventionnels. Lors des cinq dernières années, l’exportation d’armes de la Chine ne représentait que 2 %. L’Empire du Milieu a évincé la Grande-Bretagne de la cinquième position et a montré des taux de croissance d’exportation d’armes sans précédent : 162 %. C’est 13 fois plus que le résultat moyen de l’ancien top mondial, soit les États-Unis, la Russie, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. L’expert de l’Institut d’Extrême-Orient, Alexandre Larine, parle d’autres facteurs qui ont provoqué le bond de la Chine :

« Pékin a un avantage : il vend moins cher que les autres. La coopération technique et militaire avec la Russie l’a aidé également, on lui vendait des armes et fournissait des licences pour leur fabrication. Grâce à la Russie, la Chine fabrique des armes d’artillerie modernes, des missiles tactiques et des pièces pour des avions. La vente des licences se faisait sous certaines conditions : la Chine devait les utiliser uniquement pour vendre sa production au tiers-monde. Toutefois, elle modifiait légèrement le calibre des canons automoteurs pour sortir sur les marchés extérieurs. Cette tendance s’observe depuis longtemps ».

Parmi les plus grands acheteurs d’armement chinois, on retrouve le Pakistan, l’Égypte, le Bangladesh, la Namibie et le Sri Lanka. Rien que ces dernières années, le Pakistan a acheté à la chine 50 chasseurs JF-17 et 203 tanks MBT-2000. La Chine est le deuxième exportateur de tanks au monde, après la Russie et devant l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Les principaux acheteurs des tanks chinois sont les pays africains. C’est pour cela que l’Occident, qui a laissé sa place à la Chine sur ce marché, l’accuse constamment de renflouer en armes les régimes africains violant les droits de l’homme. La Chine n’accepte pas ces critiques, invoquant la transparence des transactions et le strict respect des normes internationales en termes de vente d’armes.

Le nouveau bond du dragon chinois sur le marché mondial de l’armement pourrait de nouveau irriter les États-Unis et l’Union européenne. Afin de punir les violations des droits de l’homme, ils maintiennent un embargo sur l’exportation vers la Chine de technologie à double usage et d’armement moderne. L’Union européenne prétexte qu’elle soutient ces mesures discriminatoires parce que la Chine pourrait copier les technologies et armes occidentales et les réexporter. Cela lui apporterait un avantage concurrentiel sur le marché mondial.

Il est tout à fait possible que, pour cette raison, l’Allemagne et la France, qui devancent de peu l’Empire du Milieu dans le classement des exportateurs d’armes, renforcent leurs positions concernant l’embargo de l’Union européenne sur la livraison d’armement moderne à la Chine.
Cela est peut-être dû à des pressions des États-Unis et de leurs alliées en Asie. Le Japon, par exemple, a de nombreuses fois appelé Bruxelles à ne pas lever l’embargo. Le 18 mars, le gouvernement nippon a exprimé sa préoccupation à Paris en ce qui concerne le contrat entre le constructeur naval de défense français DCNS et la Chine. Cet accord prévoit la vente à Pékin d’installation facilitant l’atterrissage des hélicoptères sur les ponts des navires en cas de mauvaise météo.

Natalia Kacho


Le Dragon chinois et l'Ours russe ont taillé les griffes de l'Aigle américain


Au moment actuel les Etats-Unis ont déployé au Japon 35 000 militaires du Commandement du Pacifique (USPACOM), deux porte-avions nucléaires, cinq destroyers, quatre frégates et se sont dotés d'une base dans le port de Yokosuka. Quelque 17 000 Marines se trouvent sur l'île d'Okinawa. Quant à la flotte japonaise, elle dispose de trois porte-hélicoptères, de huit destroyers lanceurs de missiles, de vingt frégates et de seize sous-marins.
En plus, la Deuxième division d'infanterie et des brigades de commandos comptants 19 700 militaires sont installées en Corée du Sud. Les entrepôts USPACOM de matériel, de munitions, de combustibles et de vivres pour le reste de la 8e Armée se trouvent au Japon. La Flotte américaine du Pacifique (USPACFLT) basée à Pearl Harbor et à San Diego est composée de 3 porte-avions, de 4 porte-hélicoptères, de 9 croiseurs, de 25 destroyers et de 26 sous-marins préparés aux opérations en Asie du Sud-Est.

D'autre part, les forces navales chinoises ont sensiblement évolué ces dix dernières années. Elles disposent actuellement de bâtiments modernes construits entre 2004 et 2012 et capables de mener les opérations offensives, voire de détruire n'importe quelle cible au Japon et en Corée. Le Vietnam possède lui aussi une flotte efficace composée de 7 destroyers, de 18 frégates et de 2 sous-marins.
Se référant à des sources proches du Pentagone, l'agence Reuters affirme que le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel se propose d'accroitre l'efficacité de la base de Fort Greely (Alaska) pour faire face à la Corée du Nord.

La mesure est propagandiste car la trajectoire des missiles balistiques intercontinentaux tirés par la Corée du Nord passe au-delà de la zone d'action des intercepteurs américains.

Pour ce qui est de l'invasion de la Corée du Nord par les Etats-Unis, ceux-ci ne tomberont pas dans ce piège habilement tendu par les Chinois, en dépit de toutes les provocations de Pyongyang. Cela demanderait aux Etats-Unis de redéployer sur la péninsule coréenne leurs forces basées au Japon et à Hawaïï. Pendant ce temps, la Chine aurait accès aux eaux japonaises et les Russes enverraient leurs 36 bombardiers supersoniques Tu-22M3 capables d'abattre les bombardiers B-52 de la base d'Andersen à Guam.

L'administration américaine fait marcher la planche à billets pour financer des guerres civiles et des invasions militaires américaines. L'accaparement des ressources des pays entiers permettait à la Maison Blanche de couvrir le déficit provoqué par l'émission incontrôlée, le reste étant réparti entre les complices au sein de l'administration. Cette règle, en vigueur depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, a changé après l'arrivée de George Bush en 2000. Son avarice a entraîné la situation dans laquelle le déficit n'était comblé que pour l'enrichissement de sa famille et des commissaires politiques du FMI. Une dette immense a résulté de l'invasion en Irak et en Afghanistan.

En 2001, Jiang Zemin et Vladimir Poutine ont signé un Accord de bon voisinage et de coopération fraternelle. Ayant décidé d'agir en commun, la Russie et la Chine ont augmenté leurs chances de faire face aux trois centres de force (Etats-Unis, Japon, UE). La Russie et la Chine ont réalisé conjointement la méthode économique de « gouttes chinoises », en mesure de détruire dans les années à venir l'immense force militaire américaine.

La dette des Etats-Unis dépasse 16 000 milliards de dollars, soit plus de 100 % du PIB. La Chine détient la majeure partie de la dette américaine (quelque 2 000 milliards) ce qui équivaut aux trois budgets militaires annuels des Etats-Unis. Si la Chine avait retiré les emprunts, l'économie des Etats-Unis aurait écroulé.

En 2005, Vladimir Poutine a introduit une nouvelle stratégie d'augmentation des réserves d'or de Russie. Celle-ci est devenu le principal acheteur de l'or sur le marché mondial ayant doublé ses réserves en cinq ans. La Russie se trouve actuellement à la cinquième place achetant mensuellement pour 500 millions de dollars d'or.

Les Chinois ont braqué les yeux sur 8 133 tonnes d'or déposées dans les banques américaines et constituant 74,5 % du montant total des réserves de change. La Chine demande cet or aux Etats-Unis en échange de leur dette. La Chine veut émettre une nouvelle monnaie assurée par l'or qui serait une alternative au dollar. A cette fin, elle a commencé le rapatriement de son or de Suisse, de Londres et de New York.

Pékin a signé un accord avec plus de 20 pays (Argentine, Australie, Brésil, EAU, Japon, etc.) qui reconnaissent le yuan comme monnaie officielle des transactions internationales au détriment du dollar. Pour la monnaie américaine cela signifie l'abandon d'une partie du marché financier international.

Les Etats-Unis n'ont plus d'échappatoire. L'unique chose qu'ils peuvent faire, c'est d'ajourner le résultat prévisible. Il leur est nécessaire maintenant de renforcer leur présence en Asie du Sud-Est malgré la réduction du budget. C'est pourquoi le Pentagone se voit obligé de déployer dans cette zone les ressources des commandements autres que le commandement du Pacifique.


Valentin Vasilescu
source

vendredi 8 mars 2013

Les promesses de Maastricht ont mal vieilli !



Vous rappelez-vous toutes les belles promesses, au moment du référendum, sur le traité de Maastricht ? En voici un petit florilège :
«Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré». 

(Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)


«L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois». (Michel Sapin, 2 août 1992, "Journal du Dimanche") «Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie».

(Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)


«Les droits sociaux resteront les mêmes. On conservera la Sécurité sociale, l’Europe va tirer le progrès vers le haut». (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

«Pour la France, l’union économique et monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage». (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
«C’est principalement, peut-être, sur l’Europe sociale, qu’on entend un certain nombre de contre-vérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment, les ouvriers et les employés, sont, peut-être, les plus inquiets sur ces contre-vérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion». (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

«Si, aujourd’hui, la Banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés, en Europe, et, donc, que le chômage y serait moins grave». (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

La relecture, vingt ans plus tard, de ces déclarations en dit long sur la compétence ou l’honnêteté de nos «élites»…

mardi 5 mars 2013

La zone euro après le choc des élections italiennes



En ce début mars l’Union européenne se penche de nouveau sur la crise battant son plein dans la zone euro. Deux forums se tiennent aujourd’hui et demain à Bruxelles : aujourd’hui c’est la réunion de l’Eurogroupe et demain la réunion de l’Econfin, conseil des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne.

Les élections générales d’il y a une semaine en Italie rendent imprévisible la situation non seulement dans ce pays mais aussi partout au sud de l’UE. D’où l’« effet domino », dont la menace plane au-dessus des pays aux difficultés dont la Grèce, Chypre et le Portugal, qui est de nouveau à l’ordre du jour des réunions des ministres européens.

Publiés fin semaine dernière les nouveaux chiffres sur le chômage établissent un nouveau record dans les pays de la zone euro tout en témoignant de la baisse ultérieure du pouvoir d’achat des ménages. Cela suffisait largement pour inspirer le pessimisme aux membres de l’Eurogroupe et de l’Ecofin. Mais voilà que les réalités politiques italiennes y ont ajouté du sien.

Aujourd’hui ce sont la Grèce et l’Italie qui posent le vrai problème à la zone euro. Une sortie hypothétique de la première aura cependant un effet dévastateur, fait remarquer Olga Boutorina, directrice du Département de l’intégration européenne de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO).

« Une sortie de la Grèce de la zone euro porterait un énorme coup à son économie. Les experts de la Banque suisse estiment que pour un pays tel que la Grèce sortir de la zone euro entraînera une baisse de 50% de son produit intérieur brut dans les douze mois qui suivront la sortie, et entre 10 et 20% par la suite. Ce sont des sommes colossales, exorbitantes ».

En Italie la crise financière n’a pas encore pris l’ampleur de celle qui fait des ravages en Grèce. L’Italie est bien la troisième économie de la zone euro. Les élections parlementaires ont néanmoins mis en lumière les tendances déstabilisantes dans ce pays. Ce n’est pas le hasard que le populiste Beppe Grillo et son Mouvement 5 étoiles qui ont recueilli un quart des voix.

Et pourtant, il n’y a pas lieu de prédire la fin de l’euro, insiste le directeur du Centre des études européennes de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie, Alexandre Kouznetsov.

« L’euro a des problèmes dont on est parfaitement au courant. Avec cela, on ne peut pas dire non plus que comparé à l’euro le dollar est une monnaie qui se porte très bien. L’économie mondiale est organisée d’une telle manière qu’elle ne peut pas exister sans une monnaie de réserve. Mais jusqu’ici personne n’a pu proposer une alternative au tandem dollar/euro ».

Piotr Iskenderov

Chine : les réserves de change dépassent deux fois les réserves d’or mondiales


Les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, ont atteint 3,3 trillions de dollars fin 2012, ayant dépassé ainsi les réserves d'or mondiales de deux fois, a annoncé l’agence Bloomberg.

Le taux d’or ne constitue que constituent 2% des réserves chinoises, tandis que cet indice atteint près de 70% aux Etats-Unis et en Allemagne.
La Chine se classe première d’après le volume de réserves de charge au monde. Suivent ensuite le Japon, l’Arabie saoudite, la Russie et la Suisse.

vendredi 1 mars 2013

La débâcle européenne

photo, ed R12: rebellion contre une Banque au portugal

"L’échec des politiques d’austérité est désormais officiel. La Commission européenne a en effet publié un rapport (« European Economic Forecast, Winter 2013 ») révélant la chute de l’activité, la montée de l’endettement public et l’envolée du chômage. Aucun des objectifs affichés par les institutions européennes n’a été atteint en 2012 et l’Europe va continuer cette année de s’enfoncer dans la crise."