vendredi 27 juillet 2012

France: à quel moment la montée du chômage provoquera-t-elle la descente aux enfers du gouvernement ?



IRIB- 1 - Montebourg : le Zébulon du redressement productif ;Tournicoti, tournicoton !

Je vous parle d’un temps que les moins de quarante ans de télévision ne peuvent pas connaître : celui du «Manège enchanté», dessin animé qui distrayait les chérubins de la fin des années 1960. Ce manège était actionné par un personnage pontifiant et décalé : le Père Pivoine. Il ré-enchantait le rêve français en vous transportant au pays du Bois Joli et distribuait des bisous aux enfants. Tout rapprochement avec une récente campagne électorale et un certain président serait fâcheux. Parmi ses acolytes de cocasse mémoire, on se souvient avant tout de Zébulon, tout rouge et monté sur ressort, tournant sur lui-même tel un toton sur une table de jeu.

Et bien, révélons-le à nos lecteurs, notre ministre productivement redressé, le bien malheureux Montebourg, en est la parfaite réincarnation ! Courant de-ci, de-là, multipliant les déclarations comminatoires à l’endroit de chefs d’entreprise qui se battent pour la survie de leurs marques, persuadé que son verbe infléchira la course du réel et la dure loi de rentabilité qui s’applique à tous sauf aux ministres socialistes, il est la parfaite démonstration que l’action est soluble dans l’agitation. Il suffit de voir le sourire ironique des opérateurs de téléphonie mobile conviés aux réunions qu’il organise pour se rendre compte qu’il a au moins le mérite d’amuser la galerie. Tables rondes, grandes conférences sociales, manège enchanté … depuis deux mois, nous tournicotons pour de bon.

Tournicoti, Tournicoton ! Montebourg n’est pas le premier de ces ministres gadget, au portefeuille à l’intitulé baroque qui, généralement, ne survivent guère aux débuts des nouveaux gouvernements. 

Qui se souvient encore de feu Jean-Jacques Servan-Schreiber, éphémère ministre de non moins éphémères réformes des premiers temps du giscardisme ? 

Nommé par Hollande pour se brûler les ailes et débarrasser définitivement le plancher de la scène socialiste, Montebourg risque, vibrionnant, de brouiller l’image du nouveau pouvoir tout entier : un danger que le président n’avait pas pleinement mesuré.

Flanqué d’un Louis Gallois dont les compétences sont peu ou prou les mêmes que les siennes, après combien de sauvetages ratés, d’interventions inopportunes, de postures brutales et de déclarations mal-à-propos, Arnaud Future tirera-t-il sa révérence ? Bah, à titre personnel au moins, il devrait s’en sortir, Monsieur Pigasse doit avoir besoin d’avocats autant que de journalistes …

2 - A quel moment la montée du chômage provoquera-t-elle la descente aux enfers du gouvernement ?


La récession qui débute et qui sera accentuée par la hausse des prélèvements obligatoires décidée par le nouveau pouvoir et sa politique préjudiciable au climat des affaires va se traduire par une augmentation de 30.000 à 40.000 chômeurs, par mois, d’ici à la fin du premier trimestre 2013.

En effet, depuis le premier deuxième trimestre 2011, le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse de croître, d’abord à un rythme lent (34.000, au troisième trimestre 2011) puis s’accélérant (46.000, au quatrième trimestre, et 86.000, au premier trimestre 2012). Près de 30.000, par mois, en fin de période, alors qu’on connaissait encore un semblant de croissance !

La dégradation conjoncturelle mondiale (couplée avec les erreurs de politique économique du nouveau gouvernement) devrait donc conduire la France à supporter une hausse du nombre de chômeurs de plus de 260.000 personnes, entre juin et décembre 2012, et de plus de 350.000, d’ici la fin du premier trimestre 2013

Au sens du BIT et de l’INSEE, le nombre de chômeurs en métropole dépassera les 3 millions avant la fin de l’année. Le cap des 10 % de la population active, jamais atteint depuis 1994, sera franchi et le record absolu d’après-guerre (10, 8 %) à portée de vue. Sachant qu’aucun pouvoir n’ayant connu ces niveaux de chômage n’a pu échapper à une impopularité record, gageons qu’à partir de janvier prochain il ne fera pas bon mettre un ministre dehors. Dur métier ! Ne reste plus qu’à bricoler en vitesse des contrats d’avenir et autres emplois tremplins pour au moins maquiller ces réalités cruelles.

3 - La robe était piégée

Les idiots ! Pour un brouhaha de quelques secondes au plus, pas même un sifflet, voilà les députés UMP tombés dans le piège de l’accusation de machisme, relayée par de vertueux médias. Le camp de rééducation ne leur est pas encore promis, mais les Verts veulent déjà ouvrir des ateliers à l’Assemblée nationale pour guérir de ce vice mental affreux les représentants du peuple qui en seraient infectés. Que plaider pour atténuer la sanction de cet écart indéfendable ? Que la robe de Cécile, en ces temps de grisaille atmosphérique, méritait bien quelque marque d’approbation ? Qu’il fallait saluer l’abandon du blue jeans au bénéfice d’une tradition vestimentaire bien française ?

Ces micro-polémiques complaisamment entretenues sont autant de temps qui échappe à de gênants débats, comme par exemple sur le sujet de la taxation des heures supplémentaires à l’impôt sur le revenu, y compris pour les salariés des PME, sur la capitulation devant les exigences monétaires allemandes ou sur la nécessité de tondre les contribuables à grands coups de CSG. Il va falloir qu’ils s’y fassent : les élus de l’opposition n’ont pas droit à la moindre incartade, à la moindre entorse aux règles de bon comportement définies par le politiquement correct le plus sourcilleux, à la plus petite ironie qui pourrait être mal interprétée. Qu’une personne de couleur, à la mobilité réduite, à la sexualité alternative ou gagnant en âge (toutes ces appellations ont été soigneusement contrôlées) prenne la parole et mieux vaudra éviter sourire ou critique : une catastrophe interprétative est vite arrivée. Disposant de tous les pouvoirs, il ne reste aux socialistes qu’un dernier levier à actionner, pour être parfaitement tranquilles, celui de l’auto-censure de leurs opposants.

4 - Schwartzy est l’avenir de la politique.

Rendons hommage à Arnold, le malabar austro-américain qui fut près de huit ans gouverneur de Californie et qui reprend nonobstant du service, aux côtés de son vieil ennemi / complice Rambo, un petit rôle dans le deuxième opus d’«Expandables», nanarissime production hollywoodienne. Il est l’exemple même de ce que nous ne savons pas faire en France : des carrières politiques de haut niveau mais relativement brèves, compatibles avec une réussite dans d’autres domaines. Schwartzy ne s’est pas si mal débrouillé à la tête d’un État qui, indépendant, serait la huitième puissance mondiale. Charisme, point de vue extérieur sur la bureaucratie, totale indépendance financière et donc détachement face à la dimension alimentaire de la politique : exactement ce qui fait défaut à nos élus à vie.

Encore citoyen autrichien, il ferait un excellent président de l’Union européenne puisque, paraît-il, il en faudrait un vrai pour créer du vouloir-vivre ensemble entre ces populations disparates.

5 - Courroye de mutation

Découvrez, avec force aide syndicale, un climat détestable dans une juridiction puis dites que, puisque malaise il y a, il faut déplacer tel ou tel, évidemment celui qui vous déplaît : que voilà une affaire rondement et staliniennement menée ! On n’est pas près d’entendre les protestations des anciens défenseurs automatiques de l’indépendance totale du parquet. Le sommet du genre étant atteint par un monsieur Cabarrus, dans le Nouvel Obs, qui, fort d’avis aussi indiscutables que celui du président d’une région socialiste ou de référence à des procédures qui ont jusqu’à présent conduit, c’est à n’y rien comprendre, à des non-lieux au bénéfice du procureur Courroye, en déduit que tout ceci n’est «pas une sanction» mais «juste un geste éminemment politique» ! Cela change tout.

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