jeudi 26 juillet 2012

Crise de la zone euro : suicidaire orthodoxie



La politique complètement folle conduite par le gouvernement espagnol et qui pousse le peuple dans la rue devrait être immédiatement arrêtée.

Mais il se trouve que cette politique folle est voulue par Bruxelles.

Comme je l’écrivais, déjà, il y a deux ans, dans Rue89, et encore, en septembre dernier, sur le blog Fusionnisme, il est grand temps que la banque centrale européenne change de politique. Au besoin, il serait bon que chacun soit prêt à descendre dans la rue pour y contraindre la BCE.

Les choses allant de mal en pis à mesure que les mois et les années passent, il faut d'urgence que la BCE verse, en trois tranches, 2.000 à 3.000 milliards d’euros (sans contrepartie, c’est-à-dire sans bons du trésor en échange, contrairement à la pratique habituelle - cf. nos précédents articles) afin de relancer les économies grecque, espagnole et portugaise, ainsi que tous les pays de la zone euro. Car même l’Allemagne a besoin d’une politique de relance, quand on sait les millions de travailleurs pauvres que compte ce pays pourtant régulièrement cité en modèle.

La première tranche permettra :
- de nationaliser les banques en difficulté
- de nationaliser certaines unités de production industrielle stratégique (acier, automobile, savoir-faire dans tous les domaines)
- d’aider les états à rembourser une partie de leurs dettes
- de faire de l’euro un outil de relance de l’activité, notamment par la facilitation du crédit en particulier auprès des petites et moyennes entreprises.

Mécaniquement, un tel recours à la planche à billets devrait conduire l’euro à connaître une légère érosion face aux autres devises, ce qui accroîtra la compétitivité des entreprises de la zone euro.

La seconde tranche, débloquée dans les deux ans, permettra d’accompagner le processus, en poursuivant sur les mêmes lignes, mais aussi en lançant de grand travaux et finançant la recherche et surtout dans le lancement de partenariats étroits (en particulier dans le domaine de la scolarisation, la santé, l’économie) proposés aux Etats africains, l’Afrique étant le partenaire principal et incontournable de l’Europe pour les prochaines décennies.

La troisième tranche, débloquée dans les cinq ans, permettra de prolonger ces différentes actions.

Evidemment, si ces plans se révèlent efficaces, rien n’empêchera de procéder au versement de nouvelles tranches, pour poursuivre l’aide au développement général…

Ceux qui nous dirigent seront-ils assez fous pour refuser cette solution, au nom d’un dogmatisme monétariste absurde, jusqu’à détruire l’euro plutôt que de s’en servir «hors des clous» ? Quitte à basculer ainsi nos économies, une fois, l’euro disparu, dans le désastre…

Alexandre Gerbi


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire