mardi 26 juin 2012

L’Algérie risque une crise majeure!


Après un pic à 128 dollars début mars, le cours du brent coté à Londres a dégringolé de près de 30%, tombant à 89 dollars le baril hier. Le FMI a estimé que pour équilibrer le budget du pays, les prix du pétrole doivent se situer au-dessus de 100 dollars le baril.

Le terrible fléchissement des cours de pétrole sur les marchés internationaux commence bel et bien à faire jaser dans le cercle très rétréci des animateurs de la réflexion économique officielle. Bizarrement, c’est le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babès, qui vient apporter quelques correctifs aux thèses officielles qui défendaient – jusqu’ici – à cor et à cri l’idée selon laquelle l’Algérie ne peut être affectée par l’orage financier qui enveloppait la zone euro et qui étendait son onde de choc sur les marchés pétroliers.

«Dans l’ensemble, aucun pays n’est, dans l’absolu, à l’abri. Les crises mondiales qui se sont accumulées depuis des années ont sédimenté sur une crise financière tellement profonde, intense et complexe qu’aucun pays et aucun système, qu’il soit au nord ou au sud, n’est à l’abri de ses répercussions (…). Pour l’Algérie, un éventuel effondrement des cours du pétrole peut avoir un impact direct sur l’économie nationale», a déclaré, hier à Alger, le président du CNES, lors d’un séminaire sur l’entrepreneuriat social. S’il est vrai que le président du CNES ne peut être théoriquement une voix officielle, il est tout de même admissible que sa lecture des évènements traduit quelque peu un état d’esprit qui prévaut aujourd’hui dans les opinions officielles. Ce n’est pas pour rien que l’Algérie est allée défendre bec et ongles l’idée de baisser les volumes de pétrole pompés par l’OPEP afin de maintenir les prix à des niveaux élevés.

Depuis Vienne (Autriche), où s’est tenue le 14 juin la dernière réunion de l’OPEP, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi est allé jusqu’à dire que l’Organisation «court un risque réel» sur les prix après l’accroissement de son rythme de production qui a largement dépassé le plafond fixé en décembre 2011.


Le ministre qui tentait de faire du lobbying à la veille d’une réunion décisive, pour l’Algérie surtout, a émis le vœu qu’il y ait une prise de conscience sur l’effet négatif de l’augmentation de la production du pétrole sur les prix. Après coup, l’Algérie est sortie le bec cassé de cette réunion. Surnommée «le nouveau faucon de l’OPEP», l’Algérie était allée défendre en réalité ses équilibres budgétaires internes, très conditionnés par les prix du pétrole. Les tableaux des marchés internationaux sur lesquels sont placardés les cours du pétrole ne sont point reluisant pour le pays. Après un pic à 128 dollars début mars, le cours du brent coté à Londres a dégringolé de près de 30%, tombant ces derniers jours sous les 90 dollars, au plus bas depuis près d’un an et demi. Le Sahara blend algérien a perdu 3,5 dollars lors des dernières transactions de la fin de la semaine dernière. Hier encore, les marchés étaient très nerveux sous l’effet de l’incertitude qui pèse sur la zone euro.....

Le ministre qui tentait de faire du lobbying à la veille d’une réunion décisive, pour l’Algérie surtout, a émis le vœu qu’il y ait une prise de conscience sur l’effet négatif de l’augmentation de la production du pétrole sur les prix. Après coup, l’Algérie est sortie le bec cassé de cette réunion. Surnommée «le nouveau faucon de l’OPEP», l’Algérie était allée défendre en réalité ses équilibres budgétaires internes, très conditionnés par les prix du pétrole. Les tableaux des marchés internationaux sur lesquels sont placardés les cours du pétrole ne sont point reluisant pour le pays. Après un pic à 128 dollars début mars, le cours du brent coté à Londres a dégringolé de près de 30%, tombant ces derniers jours sous les 90 dollars, au plus bas depuis près d’un an et demi. Le Sahara blend algérien a perdu 3,5 dollars lors des dernières transactions de la fin de la semaine dernière. Hier encore, les marchés étaient très nerveux sous l’effet de l’incertitude qui pèse sur la zone euro.

Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 89,91 dollars, en baisse de 1,07 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Sur le marché new-yorkais, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance, abandonnait 60 cents à 79,16 dollars. La courbe illustrant l’évolution des cours souligne ainsi en crayon-feutre des niveaux qui ne sont plus vus depuis huit mois à New York et depuis un an et demi à Londres, où est vendu le pétrole algérien. L’économie algérienne, qui s’agrippait au seul pilier des hydrocarbures au détriment des secteurs productifs, pourrait subir de graves contrecoups. La politique de l’expansion budgétaire remise au goût du jour sous l’effet du «printemps arabe» pourrait remettre en cause les équilibres budgétaires du pays calculés sur la base des recettes pétrolières stockées en partie dans les banques souveraines et en partie dans le FRR (Fonds de régulation des recettes).

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde récemment contre la hausse des dépenses publiques de l’Algérie et a estimé que pour équilibrer le budget du pays, les prix du pétrole doivent se situer au-dessus de 100 dollars le baril. L’année dernière, le pays a enregistré le deuxième plus grand déficit budgétaire parmi les pays producteurs de pétrole de la région MENA. La hausse du seuil de rentabilité budgétaire du prix du pétrole a incité l’Algérie à rompre avec ses anciens alliés au sein de l’OPEP, l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis en l’occurrence, en s’alliant désormais avec le Venezuela et l’Iran pour défendre des prix de pétrole plus rémunérateurs. Le comportement de l’Algérie au sein de l’OPEP témoigne bon gré, mal gré d’une anxiété ressentie au plus haut niveau du régime. La rente est le seul élément plaidant son maintien et son ancrage.

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